>>Décret migratoire : la justice américaine maintient sa suspension
Le président américain Donald Trump signe un décret au Pentagone, le 27 janvier. Photo : AFP/VNA/CVN |
L'accueil de réfugiés est également suspendu pendant 120 jours, le temps de mettre en place de nouvelles procédures permettant de vérifier le passé des demandeurs.
Le président américain Donald Trump continuait parallèlement à se battre sur un autre front, avec l'affaire des contacts supposés entre son entourage et des responsables russes pendant la campagne présidentielle.
M. Trump, invisible lundi 6 mars, a signé le décret dans le Bureau ovale, et non lors d'un événement médiatisé. Il entrera en vigueur le 16 mars.
Ce décret "est une mesure vitale pour renforcer notre sécurité nationale", a assuré le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, lors d'une déclaration avec ses homologues de la Justice et de la Sécurité intérieure.
"Les principes du décret restent les mêmes", a assuré Sean Spicer, porte-parole de la Maison Blanche.
Principaux amendements par rapport au décret du 27 janvier, bloqué par la justice fédérale: l'Irak ne fait plus partie des pays dont les ressortissants ne pourront plus entrer aux États-Unis, et les résidents permanents ("cartes vertes") ainsi que les détenteurs de visas sont explicitement protégés.
Le décret interdisant l'entrée des États-Unis |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Pour les réfugiés, la pause durera 120 jours, comme auparavant. Mais cette fois cela vaut également pour les réfugiés syriens, qui étaient bannis indéfiniment dans le précédente mouture du texte. Quant aux réfugiés dont le voyage aux États-Unis était déjà planifié, ils pourront s'y rendre.
Décret plus solide
Ce décret présidentiel est le prélude à la mise en place d'une politique de "vérification extrême" aux frontières -qui reste à définir- afin d'empêcher des infiltrations jihadistes.
L'administration a justifié l'urgence de ces mesures en affirmant qu'environ 300 personnes entrées comme réfugiés faisaient actuellement l'objet d'une enquête antiterroriste du FBI.
Avec le premier décret, suspendu par un juge le 3 février et définitivement révoqué lundi 6 mars, Donald Trump avait été accusé de discrimination -potentiellement anticonstitutionnelle- envers les musulmans. Cette nouvelle version est présentée comme plus solide juridiquement.
Beaucoup plus détaillé, ce décret nouvelle version est deux fois plus long. Et la préférence accordée aux minorités religieuses persécutées, qui avantageait les chrétiens, a été supprimée.
De multiples exemptions possibles, au cas pour cas, sont énumérées: ceux qui rendraient visite à de la famille, auraient un enfant nécessitant des soins d'urgence, ou encore les étrangers ayant travaillé pour l'armée américaine, allusion probable aux interprètes irakiens, dont certains avaient été bloqués dans les aéroports.
AFP/VNA/CVN