Mort de l'ancien président du Pakistan Pervez Musharraf

Arrivé au pouvoir à la faveur d'un coup d'État en 1999 et resté à la tête du Pakistan jusqu'en 2008, Pervez Musharraf s'est éteint des suites d'une longue maladie à Dubaï, où il était hospitalisé.

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L'ancien président pakistanais Pervez Musharraf le 15 avril 2013 à Islamabad.
Photo : AFP/VNA/CVN

Épaules droites, moustache grisonnante et inamovibles lunettes, cet admirateur de Napoléon et de Richard Nixon avait renversé le Premier ministre Nawaz Sharif sans violence, endossant le titre de président de la République en 2001.

Après l'invasion de l'Afghanistan par les États-Unis, dans la foulée des attentats du 11-Septembre 2001, il avait aligné son pays sur les positions de Washington.

Pervez Musharraf s'était alors présenté en rempart régional contre Al-Qaïda, dont les dirigeants, alliés des talibans, avaient trouvé refuge dans les zones tribales frontalières de l'Afghanistan. Il a réchappé à au moins trois tentatives d'assassinat d'Al-Qaïda.

Pendant ses neuf années au pouvoir, le Pakistan a vu sa croissance économique décoller, sa classe moyenne se développer, les médias se libéraliser et l'armée jouer la carte de l'apaisement face à l'Inde rivale.

Mais ses opposants n'ont eu cesse de dénoncer sa mainmise sur le pouvoir, le renvoi "illégal" de juges de la Cour suprême, l'imposition de l'état d'urgence et l'assaut sanglant contre des islamistes lourdement armés réfugiés dans la mosquée Rouge d'Islamabad à l'été 2007.

Cet ancien commando d'élite, né à Delhi le 11 août 1943, quatre ans avant la partition du Pakistan, était chef d'état-major des armées quand il a renversé en octobre 1999 le gouvernement civil de Nawaz Sharif, sans effusion de sang.

Pervez Musharraf s'est autoproclamé président en juin 2001, avant de remporter en avril 2002 un référendum controversé.

Dans ce pays musulman, ce fumeur de cigares et buveur de whisky était initialement perçu comme un modéré, avant de prendre des mesures d'exception pour chercher à se maintenir au pouvoir.

Sa déclaration selon laquelle "la Constitution n'est qu'un morceau de papier à jeter à la poubelle" et son héritage n'ont cessé de diviser l'opinion, dans une nation qui a connu plusieurs coups d'État militaires depuis sa fondation en 1947.

AFP/VNA/CVN

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