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Un final haletant a couronné une journée souvent pluvieuse qui a tourné à l'avantage de ce jeune coureur, aussi habile que puissant, pour mettre à la raison l'Australien Simon Gerrans (2e) et l'Espagnol Alejandro Valverde (3e), qui ont dû se satisfaire d'une place sur le podium.
"Je savais qu'avec la pluie, c'était possible d'arriver seul", a déclaré le nouveau porteur du maillot arc-en-ciel qui, depuis 2012, s'est fait une place de choix au sein de sa puissante équipe de marque (Omega Pharma).
Michal Kwiatkowski franchit la ligne d'arrivée en vainqueur lors des championnats du monde de cyclisme sur route le 28 septembre à Ponferrada. |
Kwiatkowski, dans une prise de risques maîtrisée, a surgi dans la descente de la première des deux côtes du parcours, dite "Confédération". Son numéro de virtuose, malgré la chaussée glissante, lui a permis de rejoindre les échappés (de Marchi, Valgren, Kiryienka, Gautier) et surtout d'aborder la seconde côte, "Mirador" avec quelques seconces d'avance sur le premier peloton.
Dans une course qui s'est jouée, comme attendu, au centimètre, le Polonais a utilisé au mieux cet avantage. Il a basculé au sommet avec 9 secondes d'avance sur ses poursuivants, Valverde, Gerrans, Gilbert, Van Avermaet, Gallopin, et a préservé pour l'essentiel l'écart dans la descente vers Ponferrada.
Rien d'un inconnu
Les efforts désespérés du champion du monde 2012, le Belge Philippe Gilbert, pour son compatriote Greg Van Avermaet n'ont pas suffi sur la partie finale, plate (2 km) dans la traversée de la ville du Leon. Kwiatkowski a pu se relever avant la ligne, franchie une seconde avant ses poursuivants.
"Le circuit n'était peut-être pas assez dur mais mais nous n'allons pas nous plaindre. C'est très difficile d'obtenir une médaille. Cela m'en fait six. J'aurais préféré l'or mais c'était très compliqué", a commenté Valverde (2 d'argent et désormais 4 de bronze).
Pour tous ses adversaires, Kwiatkowski, qui a débuté en 2010 dans la formation espagnole Caja Rural avant de rejoindre RadioShack et d'être recruté par Patrick Lefevere, n'a rien d'un inconnu. Fort sur tous les terrains, il a battu en début de saison la référence allemande Tony Martin dans un contre-la-montre (Tour d'Algarve) et a surclassé le Slovaque Peter Sagan dans le mur d'arrivée des Strade Bianche, une semi-classique italienne.
Très en vue dans les classiques ardennaises (5e de l'Amstel Gold Race, 3e de la Flèche Wallonne et de Liège-Bastogne-Liège), il s'est peu montré dans le Tour de France, hormis dans le final de l'étape de Sheffield (3e derrière Nibali et Van Avermaet). Mais c'était pour mieux rebondir au Championnat du monde qu'il a préparé en altitude, dans le Nord de l'Italie.
Rival de Sagan dans les catégories de jeunes, il a pris l'avantage sur le Slovaque dans la conquête du maillot arc-en-ciel. Transparent à Ponferrada, Sagan a laissé la vedette à un autre coureur de l'Europe de l'Est, une puissance montante du cyclisme.
AFP/VNA/CVN