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Les Américaines sacrées championnes du monde aux dépens des Pays-Bas à Lyon, le 7 juillet, au terme d'une édition jugée la meilleure par la FIFA. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"Money, money, money"
De quoi le football féminin a-t-il besoin dans les mois qui viennent? "Money, money, money", répond la star de l'équipe américaine Megan Rapinoe, championne du monde et porte-parole emblématique de sa discipline.
La meilleure joueuse du tournoi trouve les promesses de la FIFA très insuffisantes. Selon elle, la dotation (prize-money) du Mondial féminin aurait déjà dû "doubler" cette année et "quadrupler pour la prochaine fois. C'est ce que je veux dire quand on nous demande si nous nous sentons respectées".
Les 24 équipes du Mondial-2019 se sont partagées 30 millions de dollars contre 400 millions pour les garçons à la Coupe du monde 2018. Le patron de la FIFA Gianni Infantino a promis de doubler le "prize-money" attribué au Mondial-2023 dames.
Dans le stade après la finale, des supporters ont crié "equal pay" pour réclamer l'égalité salariale femmes-hommes.
Sponsors et TV
Tout dépendra de la mobilisation des sponsors et des chaînes de télé sur le long terme. Sur ce point, la Coupe du monde a eu un effet incontestable. Aux État-Unis, où le "soccer" féminin rayonne déjà bien plus qu'ailleurs, la chaîne ESPN vient d'officialiser la diffusion de 14 matches de championnat, jusqu'aux demies et la finale au mois d'octobre.
En France, après une succession de records d'audience sur TF1 et Canal+, c'est le groupe M6 qui reprendra la diffusion des matches de l'équipe de France à partir de la rentrée. Il faudra tenir la distance, car les Bleues ne sont pas qualifiées pour les Jeux olympiques et n'ont pas de grands rendez-vous avant l'Euro-2021.
Wendie Renard et les Françaises, ici face au Brésil au Havre, le 23 juin, ont fait de grosses audiences télé pendant de la Coupe du monde. |
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En championnat, la D1 féminine est déjà davantage exposée depuis un an grâce à la diffusion des matches par Canal+ et ses chaînes. Le groupe de chimie Arkema a aussi profité du Mondial pour annoncer qu'il deviendrait partenaire-titre (contrat de "naming") de la D1 la saison prochaine, contre un million d'euros par an.
L'équipementier Nike a largement misé sur la Coupe du monde dames, avec de nombreuses vitrines entièrement consacrées au tournoi. Selon Mark Parker, le patron de la marque à la virgule, au début du Mondial, deux tiers des équipes étaient habillées de Nike et la moitié des joueuses portaient ses chaussures.
"Un fossé"
Dans les stades, de nombreuses joueuses vont retrouver les faibles affluences en championnat, notamment en France avec quelques centaines de supporters pour les matches habituels.
"Je pense que ça va être un vrai fossé par rapport à ce qu'elles ont vécu", convient l'ancienne sélectionneuse des Bleues Elisabeth Loisel. "Il y a probablement une réflexion à mener, les différences sont trop importantes. Les moyens entre les équipes qui sont dans de gros clubs pros (Lyon, PSG) et les autres sont énormes".
Après l'élimination en quarts de finale, l'attaquante Eugénie Le Sommer avait déjà demandé des "moyens" pour poursuivre la professionnalisation et éviter que ce championnat "à deux vitesses" perdure.
Boom des licenciées?
La vice-présidente de la Fédération Brigitte Henriques, l'une de celles qui a porté ce mondial en France, considère pour sa part que "plus rien ne sera jamais comme avant" après la Coupe du monde.
"Le football féminin est reconnu partout. Vous avez vu l'équipe argentine célébrée à l'aéroport alors qu'elles n'ont même pas atteint les 8es de finale. On est vraiment très très content, on sait que ça va faire bouger les lignes dans notre société par rapport à la place de la femme".
Les organisateurs français ont toujours annoncé avant le tournoi un "héritage" de 15 millions d'euros en France pour préserver l'élan du Mondial. "On sait qu'on atteindra la barre des 200.000 licenciées très très tôt (185.000 aujourd'hui). À partir de 2020, une joueuse pourra trouver un club à moins de 15 km de chez elle, à moins d'une demi-heure", assure Brigitte Henriques.
AFP/VNA/CVN