Mondial de football féminin: la maison Oranje face au bulldozer US

La Coupe du monde peut-elle échapper aux Américaines? La "Team USA" remet son titre en jeu ce dimanche 7 juillet (17h00 locales, 15h00 GMT) en finale à Lyon face aux Néerlandaises, championnes d'Europe, pour conclure en beauté un Mondial féminin en France, qui aura suscité un engouement inédit.

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Séance d'entraînement pour les Américaines à Limonest, près de Lyon, le 6 juillet 2019, veille de la finale de la Coupe du monde contre les Pays-Bas.
Photo: AFP/VNA/CVN

"Cela nous convient d'être outsider. Ce sera difficile, mais nous gardons une possibilité" de l'emporter, veut croire la sélectionneuse des Oranje, Sarina Wiegman. Sur le papier, difficile d'imaginer un faux-pas des États-Unis, la nation la plus titrée du football féminin avec ses trois Coupes du monde (1991, 1999 et 2015) et quatre médailles d'Or olympiques (1996, 2004, 2008, 2012).

Là-bas, le "soccer" féminin est populaire depuis bien longtemps, comme le montrent les 20.000 supporters américains attendus au stade. Il puise ses racines dans un puissant système universitaire et ses programmes sportifs dédiés aux étudiantes.

Aux Pays-Bas, l'engouement est autrement plus récent. Il date de 2017, l'Euro remporté à domicile qui a créé autour de cette équipe une immense attente et même une forme de "pression", comme l'avait confié devant la presse l'attaquante Vivianne Miedema.

Première

Les joueuses de Sarina Wiegman, sans vraiment bien jouer, ont eu le mérite d'assumer leur statut pour se hisser jusqu'à cette finale de Mondial, la première de leur histoire. "On est vraiment fières d'avoir fait un si bon travail jusqu'à maintenant... Nous sommes championnes d'Europe et nous avons encore faim de titres. C'est formidable d'être en finale, mais il y a encore un match, nous sommes concentrées", a souligné la milieu de terrain Sherida Spitse, l'une des meilleures joueuses de l'équipe.

La star la plus attendue est toutefois Lieke Martens, mais pourra-t-elle disputer la finale? L'attaquante du FC Barcelone est gênée depuis plusieurs matches par un orteil douloureux et avait dû laisser ses coéquipières dès la pause lors de la pénible demi-finale contre la Suède, remportée après prolongation grâce à un but salvateur de Jackie Groenen mercredi.

La veille, les Américaines avaient encore fait très forte impression. Même la gardienne Alyssa Naeher, considérée pourtant comme le point faible, s'était offert le luxe d'arrêter un penalty contre les Anglaises (2-1). Touchée aux ischio-jambiers, la charismatique attaquante Megan Rapinoe n'était pas là, mais a assuré samedi qu'elle serait apte à disputer la finale pour continuer à faire trembler les filets et distiller ses "punchlines" devant la presse, après ses prises de position contre Donald Trump.

"Manque de respect"

Samedi 6 juillet, c'est à la Fifa qu'elle s'est attaquée, en dénonçant "un manque de respect" pour le football féminin. La raison de ce coup de sang? Le fait qu'il y ait trois finales dimanche, celle du Mondial et de deux compétitions messieurs, la Gold Cup et la Copa America.

"Incroyable" pour Rapinoe. C'est "une très mauvaise idée. Je ne pense pas que nous soyons aussi respectées que le football masculin", a-t-elle lancé pendant que la Fifa défendait son calendrier, établi après une discussion avec "toutes les parties prenantes". Cet États-Unis-Pays-Bas sera aussi un duel 100% féminin sur le banc de touche, avec les sélectionneuses Jill Ellis et Sarina Wiegman, une rareté dans un univers du "coaching" très masculin.

Ce n'était arrivé qu'une fois jusqu'ici en finale d'une Coupe du monde, lors du Mondial-2003, avec la victoire de l'Allemande Tina Theune sur la Suédoise Marika Domanski-Lyfors. Cette finale, qui sera disputée en présence du président français, Emmanuel Macron, conclut un Mondial dans l'ensemble réussi, avec des audiences inédites pour le football féminin.

Plus d'un milliard de téléspectateurs à travers le monde ont regardé les matches, s'est réjouie la Fifa, qui n'a pas manqué de présenter le tournoi comme la "meilleure Coupe du monde féminine" de l'histoire. Le président Gianni Infantino a d'ailleurs l'intention d'élargir le Mondial de 24 à 32 équipes dès l'édition-2023.

Principale déception pour le pays organisateur, l'élimination des Bleues dès les quarts de finale. Malgré l'enthousiasme et les audiences record autour de l'équipe de France, la marche était trop haute face aux redoutables Américaines. À Lyon, les supporters français verront tout de même une compatriote sur la pelouse, l'arbitre Stéphanie Frappart, qui s'offre une finale de Coupe du monde, avant d'officier en Ligue 1 la saison prochaine.


AFP/VNA/CVN

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