>>Le tourisme communautaire, atout de Quang Nam
Toutes les ethnies du pays, que ce soit celles de la région montagneuse du Nord telles que Tày, Nùng, Thái, Mông, Dao, Hà Nhì ; de la Cordillère de Truong Son et des hauts plateaux du Centre telles que Êdê, M’nông, Ko Ho, Cotu, Xo Dang... ; ou du Sud telle que Khmer... ; ont leurs propres tenues traditionnelles, très caractéristiques, parfois toujours portées dans la vie quotidienne ou seulement lors des grandes occasions. Les Kinh (l’ethnie majoritaire, qui regroupe plus de 85% de la population vietnamienne), par exemple, à part l’áo dài (tenue féminine à deux pans) que tout le monde connaît, sont fiers de l’áo tu thân (tenue féminine à quatre pans) du Nord et de l’áo bà ba (celle à amples manches) du Sud.
La particularité de l’habit traditionnel des ethnies de la Cordillère de Truong Son et des hauts plateaux du Centre est la jupe et le gilet couvert de parures telles que plumes d’oiseaux, pièces en ivoire, en métal…, montrant l’influence de cultures beaucoup plus anciennes telles que Dông Son, Sa Huynh.
Les Cotu des montagnes de Quang Nam ont les habits les plus diversifiés et richement ornés parmi toutes les ethnies de la région, qu’ils réalisent à partir de cotons cultivés par eux-mêmes.
Ambassadrices culturelles
Les habits des ethnies du Nord-Ouest comme Mông, Dao, Thái, Hà Nhi… atteignent des sommets en termes d’originalité des ornements, de diversité des styles, de créativité. Ces vêtements peuvent être admirés pendant les fêtes traditionnelles ou lors des marchés montagnards tenus les week-ends, où les habitants revêtent leurs plus beaux atours. Ils sont aussi encore largement portés dans la vie quotidienne. Pour les touristes visitant la haute région du Nord-Ouest comme Sa Pa, Bac Hà ou Điên Biên, à côté de la beauté époustouflante des paysages montagneux, ces vêtements colorés sont un des charmes principaux.
À côté des habits traditionnels, les concurrentes de Miss ethnie du Vietnam auront aussi la fierté d’être des ambassadrices culturelles de leur ethnie. Elles devront en effet présenter un petit spectacle inspiré d’une des coutumes de leur ethnie, si possible la plus emblématique.
Chez la représentante de l’ethnie Cotu, il y a fort à parier que ce sera la danse ya yá qui sera à l’honneur. Cette danse n’est pas seulement un art, elle a aussi comme finalité d’unir les villageois, de leur faire aimer le village, les forêts et montagnes. Elle rend les jeunes filles plus féminines aux yeux des garçons du village, et cela leur donne aussi une silhouette plus séduisante.
Chez les Gia Rai et Êđê du Tây Nguyên, la danse xoang, animée par les gongs, est un spectacle inoubliable à chaque festival de ces hauts plateaux du Centre.
Les filles Xo Dang au Nord du Tây Nguyên, quant à elles, ont un style de représentation plus doux, en frappant doucement les tiges de bambou du klongput, un xylophone traditionnel.
Chez les filles Muong aux longues chevelures, savoir jouer du gong est indispensable.
Chez les filles des ethnies minoritaires de Dak Lak également, jouer du gong est aussi nécessaire, et ce sont les parents qui se chargent de leur enseigner cet art ancestral. Paraît-il que les sons lourds de ces instruments font vibrer le cœur des garçons des villages...
Et qu’est-ce qu’une demoiselle Kinh pourrait bien présenter au public. Elle n’aura que l’embarras du choix : jouer du monocorde (đàn bâu), chanter du quan ho (chants alternés) de Bac Ninh, du ca de Huê (chansons d’air huéen), du bài chòi (une sorte d’opérette) de Quang Nam, du cai luong (théâtre rénové) du Sud...
Ce concours Miss ethnies à Quang Nam sera l’occasion de mettre à l’honneur la beauté de ces jeunes filles de même que certains aspects de la culture de leur ethnie. Elles seront en quelque sorte les ambassadrices de charme de leur communauté. Un honneur et une fierté certes, mais aussi une lourde responsabilité pour de bien frêles épaules. Que la plus belle et la plus talentueuse gagne !
Phong Delon/CVN