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L'allongement ne concerne que les messages en caractères latins, rappelle le réseau. |
"Nous allongeons la limite du nombre de caractères ! Nous voulons que ce soit plus facile et plus rapide pour tout le monde de s'exprimer", a tweeté le groupe sur son compte mardi 7 novembre. De son côté, le patron-fondateur Jack Dorsey a tweeté plus sobrement "140+140!".
Twitto hyperactif, le président américain Donald Trump a inauguré le nouveau format en publiant un peu plus tard un message de 216 caractères sur son discours prononcé en Corée du Sud.
"Notre but était de rendre (l'allongement) possible tout en s'assurant que l'on conservait la vitesse et la brièveté qui font de Twitter, Twitter", a expliqué le réseau social, qui avait lancé récemment un test auprès de certains utilisateurs.
Jugeant les essais concluants, "nous lançons le changement dans toutes les langues" en caractères latins, pour lesquelles la limite de 140 caractères posait problème aux utilisateurs, contrairement au japonais, coréen ou chinois, langues plus compactes, a poursuivi Twitter.
Lorsque les utilisateurs ont plus de place, ils tweetent "plus facilement et plus souvent", a justifié le groupe, qui n'a jamais dégagé de bénéfices.
Paradoxalement, le groupe se réjouit du fait que les utilisateurs test ont néanmoins continué à publier majoritairement des messages en moins de 140 caractères, préservant ainsi "la brièveté" de Twitter, qui le distingue, par exemple, de Facebook.
Twitter s'attend donc à ce que la nouvelle limite soit finalement peu utilisée.
Dogme
Twitter estime que la limite à 140 caractères fait perdre du temps à l'utilisateur, qui doit modifier ou couper son message, au risque de se décourager et de ne pas twitter du tout. |
Le groupe californien estime que la limite à 140 caractères fait perdre du temps à l'utilisateur, qui doit modifier ou couper son message, au risque de se décourager et de ne pas twitter du tout.
Comme lors de l'annonce du test en septembre, la généralisation des 280 caractères a suscité une avalanche de réactions sur le réseau, beaucoup d'utilisateurs s'amusant à tester la nouvelle longueur tandis que d'autres, une nouvelle fois, en profitaient pour railler Donald Trump.
"J'abandonnerai volontiers mes 140 caractères supplémentaires si Twitter désactive le compte de Trump", a ainsi noté DaShanne Stokes, héraut des droits civiques aux États-Unis, estimant que la décision de Twitter donnait au président "une arme plus puissante pour faire du mal à plus de gens".
Jennifer Grygiel, enseignante en communication à l'Université de Syracuse (est), voyait en revanche d'un bon œil l'allongement des messages.
Cela "va fondamentalement modifier les communications, une fois de plus", a-t-elle estimé, interrogée par l'AFP.
La semaine dernière, Twitter avait annoncé "des mesures", sans préciser en quoi elles consistaient, après que l'un de ses employés eut suspendu, l'espace de quelques minutes, le compte de Donald Trump.
Contraint de se renouveler en raisons de ses difficultés financières - il a encore perdu une vingtaine de millions de dollars au troisième trimestre et le nombre d'utilisateurs actifs stagne autour de 330 millions -, Twitter marchait sur des œufs concernant l'allongement des tweets.
Début 2016, l'hypothèse de l'abandon du dogme des 140 caractères avait provoqué une levée de boucliers de certains utilisateurs, craignant que le service perde son âme.
Les analystes interrogés par l'AFP estiment que l'allongement ne sera pas le coup de baguette magique qui aidera fondamentalement Twitter, qui n'arrive pas à tirer des bénéfices financiers de sa fréquentation, malgré sa notoriété.
L'annonce a d'ailleurs laissé de marbre les investisseurs, le titre reculant de 0,31% à 19,57 dollars dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street vers 02h30 GMT.
AFP/VNA/CVN