Arabie : une purge sans précédent vise princes, ministres et hommes d'affaires

L'Arabie saoudite a affiché dimanche 5 novembre sa détermination à poursuivre sans complaisance les dizaines de princes, ministres et hommes d'affaires arrêtés pour "corruption" en Arabie saoudite, lors d'une purge sans précédent qui a confirmé l'emprise croissante du prince héritier Mohammed ben Salmane.

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Le prince héritier Mohammed ben Salmane le 24 octobre à Riyad, en Arabie Saoudite.

Cette opération coup de poing intervient en effet au moment où le prince Mohammed, 32 ans, fils du roi Salmane (81 ans), ne cesse de consolider son pouvoir au milieu de changements économiques et sociaux inédits dans le royaume ultraconservateur.

La vague d'arrestations fait suite à la mise en place d'une nouvelle commission anticorruption présidée par le prince héritier lui-même, conformément à un décret royal.

Parmi les dizaines de personnalités interpellées samedi 4 novembre figure le célèbre milliardaire Al-Walid ben Talal, selon une source gouvernementale.

Parallèlement, Metab ben Abdallah, chef de la puissante Garde nationale saoudienne et un temps considéré comme prétendant au trône, ainsi que le chef de la Marine Abdallah Al-Sultan et le ministre de l'Economie Adel Fakih ont été abruptement limogés.

Selon la chaîne Al-Arabiya à capitaux saoudiens, 11 princes, 4 ministres et des dizaines d'ex-ministres ont au total été arrêtés, alors que la commission anticorruption a ouvert des enquêtes sur des affaires, pour certaines assez anciennes dont une concerne les inondations meurtrières ayant dévasté en 2009 Jeddah (Ouest).

Un responsable gouvernemental a donné à l'AFP une liste de 14 personnalités de haut rang limogées ou arrêtées incluant le prince Al-Walid.

Le cours des actions de Kingdom Holding Company, société internationale d'investissement détenue à 95% par le prince Al-Walid, a chuté de 9,9% à l'ouverture de la Bourse de Ryad avant de terminer la séance à -7,6%.

Le procureur général d'Arabie saoudite, Cheikh Saoud Al Mojeb, qui fait lui-même partie de la commission anticorruption, a affirmé que les "suspects se voient accorder les mêmes droits et le même traitement que n'importe quel autre citoyen saoudien. La position et le statut d'un suspect n'influencent pas l'application ferme et juste" de la loi.

Plus tard, le ministère de l'Information a annoncé que les comptes bancaires des personnes concernées seraient "gelés" et que tous les biens "résultant de la corruption" seraient "restitués à l'État".

Sur les réseaux sociaux, les spéculations sont allées bon train sur le lieu de détention des suspects, le Ritz Carlton de Ryad étant le plus souvent mentionné. L'hôtel de luxe semblait fermé au public dimanche 5 novembre et son site internet indiquait que l'établissement était complet.


AFP/VNA/CVN

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