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La vice-présidente des États-Unis Kamala Harris, à son arrivée à Guatemala le 6 juin. |
La vice-présidente des États-Unis Kamala Harris, à son arrivée à Guatemala le 6 juin. Photo : AFP/VNA/CVN |
Chargée par Joe Biden en mars du dossier sensible de l'immigration clandestine, l'ex-candidate à la présidentielle est restée jusqu'ici en retrait sur cette épineuse question, et plus généralement discrète depuis son arrivée à la Maison Blanche le 20 janvier.
Elle veut désormais élaborer une stratégie globale pour s'attaquer aux causes de l'afflux de milliers de migrants qui complique le début de mandat du président démocrate.
Une tâche "difficile", selon Michael Shifter, président du centre de réflexion Inter-American Dialogue.
"Nous devons donner aux gens un sentiment d'espoir, que l'aide est en train d'arriver, que s'ils restent (dans leurs pays d'origine), cela va s'améliorer", insiste l'ex-sénatrice de Californie.
"Conversations très franches"
Après un problème technique qui a forcé son avion à faire demi-tour juste après le décollage, la vice-présidente s'est finalement posée sur la base aérienne située au sud de Guatemala, où elle a été accueillie par le ministre des Affaires étrangères guatémaltèque Pedro Brolo, avant une rencontre prévue lundi 7 juin avec le président Alejandro Giammattei.
Mardi 8 juin, la vice-présidente sera au Mexique pour rencontrer le président Andres Manuel Lopez Obrador.
Pour le ministre mexicain des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard, il s'agira principalement de trouver des accords "pour accélérer la croissance des investissements et du bien-être social dans le Sud du Mexique, ainsi qu'au Guatemala, au Honduras et au Salvador, pour que l'émigration ne soit qu'une option et pas une obligation du fait de la pauvreté et l'insécurité".
Évolution mensuelle du nombre de migrants arrêtés ou refoulés par les États-Unis à la frontière sud du pays, depuis octobre 2017. |
Le nombre de migrants sans papiers arrêtés à la frontière entre le Mexique et les États-Unis a atteint en avril son plus haut niveau depuis 15 ans.
Parmi ces plus de 178.600 migrants dont des mineurs arrivés seuls, 82% venaient du Mexique et du "triangle nord" de l'Amérique centrale - Guatemala, Honduras et Salvador.
Vaccins
Les millions de doses de vaccins anti-COVID promises par Washington à l'Amérique latine devraient aussi être évoquées.
Kamala Harris a prévenu directement par téléphone les chefs d'État guatémaltèque et mexicain, juste avant que Joe Biden n'annonce qu'une première tranche de six millions de doses serait distribuée en Amérique latine et aux Caraïbes par le biais du mécanisme Covax, et que six autres millions seraient livrées directement par Washington à des pays partenaires comme le Mexique, le Canada ou encore l'Égypte.
"Un engagement réel" sur la quantité de vaccins à envoyer aux pays du triangle nord "serait un résultat très positif" du voyage de Mme Harris, juge Rebecca Bill Chavez, experte dans les questions de sécurité et démocratie.
La tournée de la vice-présidente s'inscrit dans le cadre de la promesse de Joe Biden d'adopter une politique migratoire plus "humaine" après l'approche sévère de son prédécesseur Donald Trump.
Mais les défis auxquels est confrontée Kamala Harris semblent plus complexes que ceux rencontrés par le président démocrate lorsqu'il était chargé du même dossier, en tant que numéro deux de Barack Obama (2009-2017).
"Les conditions se sont considérablement détériorées depuis 2014", confirme Michael Shifter, selon qui la pandémie a beaucoup aggravé la situation économique et la violence. La tâche de l'ancienne procureure s'annonce donc "beaucoup plus difficile", avec des "partenaires beaucoup plus problématiques".
AFP/VNA/CVN