Cent-soixante morts dans l'attaque la plus meurtrière au Burkina

L'attaque la plus meurtrière menée au Burkina Faso depuis six ans qu'il est en proie aux violences jihadistes a fait 160 morts, selon un dernier bilan donné dimanche 6 juin, et illustre la descente aux enfers de ce pays et de ses voisins sahéliens.

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Zones d'influence des groupes armés au Sahel.

Le bilan de l'attaque menée par de présumés jihadistes dans la nuit de vendredi à samedi (du 4 au 5 juin) à Solhan, commune rurale du Nord-Est du Burkina, n'a cessé de grimper : d'abord d'"une centaine", il est passé à 138, puis 160, selon des sources locales.

Au total, "160 corps ont été inhumés hier (samedi 5 juin) dans trois fosses communes par les populations locales dont une vingtaine d'enfants", a déclaré un élu de la région.

Un bilan confirmé par une autre source locale qui a précisé que "50 corps ont été enterrés dans chacune des deux fosses communes et 60 corps dans la troisième fossé".

"Ce sont les populations elles-mêmes qui ont procédé à l'enlèvement et à l'enterrement des corps après les avoir rassemblés et transportés" sur des triporteurs, a ajouté cette source.

L'élu local a affirmé que "la situation est encore volatile dans la zone malgré l'annonce d'opérations militaires" et "que les populations continuent à fuir Solhan" pour les agglomérations proches de Sebba et Dori. "Beaucoup ont tout perdu après l'incendie de leurs biens et de leurs habitations", a-t-il dit.

Solhan est une petite localité située à une quinzaine de kilomètres de Sebba, chef-lieu de la province du Yagha qui a enregistré ces dernières années de nombreuses attaques attribuées à jihadistes liés à Al-Qaïda et à l'État islamique. Cette zone est proche des frontières avec le Mali et le Niger.

Depuis l'invasion du Nord du Mali en 2012 par des groupes jihadistes, la situation s'y est aggravée en dépit de l'intervention militaire française - d'abord Serval, puis Barkhane plus étendue - et a fait tâche d'huile, les groupes jihadistes frappant désormais le Burkina et le Niger, essentiellement dans ou près de la zone dite des "trois frontières" entre ces trois pays. La communauté internationale condamne systématiquement ces "attaques barbares" sans sembler pouvoir être en mesure de les contrer.

Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a annoncé dimanche 6 juin un voyage "cette semaine" au Burkina Faso, au cours duquel il exprimera "à nouveau la solidarité de la France", ancienne puissance coloniale. En condamnant samedi 5 juin l'attaque de Solhan, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a souligné "la nécessité urgente que la communauté internationale renforce son soutien à l'un de ses membres dans son combat contre la violence extrémiste et son bilan humain inacceptable". Le pape a dit avoir prié "pour les victimes du massacre" de Solhan. "L'Afrique a besoin de paix, pas de violence", a-t-il estimé. L’Union européenne (UE) a également condamné "ces attaques lâches et barbares", appelant "à tout mettre en œuvre pour que leurs auteurs répondent de leurs actes".


AFP/VNA/CVN

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