>>Bientôt une session plénière pour choisir un nouveau Haut-Commissaire aux droits de l'homme
>>L'ex-présidente chilienne Bachelet prend la tête des droits de l'homme de l'ONU
L'ancienne présidente chilienne Michelle Bachelet, le 3 septembre à Genève. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Crise au Venezuela, au Myanmar, guerre en Syrie et crimes au Burundi: autant de sujets qui sont à l'ordre du jour de la 39e session du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, qui se tient du 10 au 28 septembre à Genève.
Tous les diplomates du Conseil seront rassemblés pour écouter l'ancienne présidente chilienne, nommée par le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, pour succéder à Zeid Ra'ad Al Hussein.
"Il est très important que Bachelet conserve la ligne très défensive de Zeid", a expliqué à l'AFP une source diplomatique occidentale.
"Mais on attend aussi que Bachelet ne néglige pas certaines fonctions que Zeid négligeait", a-t-il dit, faisant valoir qu'un Haut-Commissaire doit aussi savoir garder de bonnes relations avec les États pour les aider à mettre en oeuvre les droits de l'Homme.
Beaucoup se demandent donc si la Chilienne va suivre la même ligne que son prédécesseur, en continuant d'épingler les dirigeants et en lançant de nombreux appels en faveur d'enquêtes internationales, ou si elle favorisera une approche basée sur une plus grande coopération.
Venezuela, Syrie et Myanmar
Cette session sera également la première à avoir lieu entièrement sans les États-Unis.
Pour John Fisher, directeur pour l'ONG Human Rights Watch à Genève, "c'est de toute évidence un sujet d'inquiétude lorsqu'un acteur majeur tourne le dos à la première instance mondiale de défense des droits de l'Homme, comme l'ont fait les États-Unis", qui étaient jusqu'à présent très actifs au sein du Conseil, notamment sur la question syrienne.
Des réfugiés rohingyas marchent vers le camp de Balukhali, le 2 novembre 2017 au Bangladesh. |
"Tout le monde va regarder dans quelles mesures ce retrait va déséquilibrer le Conseil", a expliqué à l'AFP un diplomate occidental.
La Syrie sera d'ailleurs au menu du Conseil, avec le renouvellement - attendu - du mandat de la Commission d'enquête qui présente mercredi un rapport.
Sur le Yémen, autre grand conflit, le renouvellement du mandat du groupe d'experts chargés d'enquêter sur les allégations de crimes de guerre, établi il y a un après d'âpres et longues négociations, s'annonce plus difficile à obtenir, en raison des possibles réticences des pays arabes.
Les débats sur le Myanmar devraient aussi être vifs.
Les enquêteurs ont demandé le renouvellement de leur mandat, mais des discussions sont également en cours quant à la nécessité d'envoyer un avertissement plus fort au Myanmar en demandant la création d'un groupe d'experts chargé de réunir des éléments susceptibles d'être utilisés en cas de poursuites, comme pour la Syrie.
Le Venezuela, théâtre de troubles politiques meurtriers, sera également à l'ordre du jour, avec un discours mardi 11 septembre de son ministre des Affaires étrangères, Jorge Arreaza.
Nul ne sait encore si une rencontre est prévue avec la Chilienne, alors que son prédécesseur avait demandé la création d'une enquête internationale sur ce pays, sans jamais l'obtenir.