Meta veut rendre l'IA accessible au plus grand nombre

"La majorité de la population mondiale fera sa première expérience d'intelligence artificielle générative chez nous", assure Andrew Bosworth, directeur technologique de Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp), qui a pris du retard sur ses voisins de la Silicon Valley dans le déploiement de cette technologie.

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Andrew Bosworth, directeur technologique de Meta, présente les nouveaux produits et services de réalité mixte (virtuelle et augmentée) du groupe californien lors de Connect, son événement annuel pour les développeurs, le 27 septembre. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Le géant des réseaux sociaux a dévoilé mercredi 27 septembre des chatbots dotés de personnalités et des outils qui permettent de créer des images et du texte, et interagissent avec l'utilisateur en langage courant.

Ces annonces surviennent après des mois d'une course effrénée au développement de la dernière génération d'intelligence artificielle (IA).

En tête, OpenAI, avec son interface ChatGPT, et les groupes Google et Microsoft, qui rivalisent à coup de logiciels conçus pour aider les humains à faire des recherches en ligne, être plus productifs ou encore éduquer leurs enfants.

Mais Meta n'est pas en retard, affirme Andrew Bosworth, interviewé par l'AFP pendant l'événement annuel du groupe californien pour les développeurs.

"Il y a plein d'outils cools, comme Stable Diffusion, pour générer des images. Mais ils requièrent pas mal d'expertise et prennent beaucoup de temps", remarque le dirigeant, plus connu sous le surnom de "Boz".

"Nous voulions que les résultats soient super et rapides, même sur des smartphones", quand les utilisateurs créeront des vignettes directement dans les messageries, avec des requêtes comme "hérisson à vélo" ou "joyeux anniversaire à un marathonien".

De Galactica à Llama

Andrew Bosworth, directeur technologique de Meta, présente le nouveau Quest 3, casque de réalité mixte (virtuelle et augmentée) lors de Connect, l'événement annuel de Meta pour les développeurs, le 27 septembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

En novembre 2022, deux semaines avant que ChatGPT ne crée la sensation, Meta avait sorti son propre chatbot d'IA générative, spécialisé dans la recherche scientifique.

Baptisé "Galactica", il pouvait "rédiger des articles", "résoudre des problèmes mathématiques", mais aussi fabriquer des réponses de toutes pièces.

Meta l'a rapidement retiré de la circulation.

"Si cela n'avait tenu qu'à moi, je l'aurais laissé", commente Andrew Bosworth. "Nous avions prévenu que notre chatbot était capable de dire n'importe quoi. L'idée était justement de permettre aux chercheurs de mieux comprendre comment appréhender (cette technologie)".

Mais après des années de controverses autour de la modération des contenus sur ses plateformes, la maison mère de Facebook a moins le droit à l'erreur que ses concurrents ChatGPT, Bing (Microsoft) ou Bard (Google).

Les leçons tirées de Galactica ont aidé Meta à affiner Llama 2, la deuxième version de son modèle de langage généraliste.

Il faut ensuite fixer des limites éditoriales aux applications. Trop libres, elles risquent de tenir des propos dangereux. Trop contraintes, elles peuvent se révéler ennuyeuses.

Pour ses propres personnages virtuels (tels que "Becca, maman dévouée à son toutou" et "Max, sous-chef expérimenté"), Meta va probablement tabler sur la prudence au début, et les "libérer avec le temps", indique Andrew Bosworth.

AFP/VNA/CVN

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