En France, les prix alimentaires ralentissent, l'énergie sous surveillance

La hausse des prix alimentaires a enregistré un net coup de frein en septembre, contrebalancé toutefois par une accélération pour l'énergie qui a empêché l'inflation de reculer, sur fond de consommation des ménages en berne.

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La hausse des prix alimentaires a enregistré un net coup de frein en septembre, contrebalancé toutefois par une accélération pour l'énergie. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Au total, la hausse des prix à la consommation s'est établie à 4,9% sur un an en septembre, taux stable par rapport à août, a indiqué vendredi 29 septembre l'Institut national de la statistique (Insee).

Bonne nouvelle pour les ménages, les prix des produits alimentaires, qui étaient depuis plusieurs mois le principal moteur de l'inflation, se sont assagis.

Ils ont continué de progresser en septembre (+9,6%), mais leur hausse a enregistré un net ralentissement, alors qu'ils s'étaient envolés de 11,2% sur un an en août.

Le repli est particulièrement marqué pour les produits frais, qui ont augmenté de 4,1% sur un an en septembre après avoir pris 9,4% en août.

La hausse dans les services (+2,8% sur un an en septembre) et dans les produits manufacturés (+2,9%) a également été moins rapide.

Niveau de taux "approprié"

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, y voit la preuve de "l'efficacité" de la politique monétaire de la Banque centrale européenne, qui a procédé depuis juillet 2022 à des relèvements de taux à un rythme inédit.

Selon l'indice harmonisé (IPCH) permettant une comparaison entre pays européens, l'inflation s'est établie à 5,6% sur un an en septembre en France (après 5,7% en août). En zone euro, le taux d'inflation annuel a chuté à 4,3%, après 5,2% en août, son niveau le plus bas depuis octobre 2021.

Graphique montrant l'évolution de l'inflation dans la zone euro depuis 1997. 
Photo : AFP/VNA/CVN

"Ces données renforcent notre confiance dans le fait que l'inflation dans la zone euro et en France reviendra vers son objectif de 2% d'ici 2025, ce qui confirme que le niveau actuel de nos taux d'intérêt directeurs est approprié", a déclaré M. Villeroy de Galhau vendredi  29 septembre sur LinkedIn.

À contrecourant de cette tendance à la décélération, les prix de l'énergie qui avaient alimenté le choc inflationniste après le conflit en Ukraine, avant de se calmer, sont eux repartis en forte hausse.

Ils ont grimpé de 11,5% sur un an, un rebond attribuable principalement au renchérissement du prix du pétrole qui se répercute à la pompe.

Les prix énergétiques représentent moins de 10% du panier de consommation pris en compte par l'Insee pour le calcul de l'indice des prix à la consommation, là où l'alimentation pèse environ 16% et les services (hébergement et transports notamment) plus de la moitié.

"À surveiller"

Ils sont toutefois "à surveiller de près", a souligné Maxime Darmet, économiste chez Allianz Trade, interrogé par l'AFP. "Si l'énergie continue d'augmenter, les entreprises pourraient à nouveau augmenter leurs prix, dans l'alimentaire par exemple, qui est un secteur très énergivore".

Les prix de l'énergie sont repartis en forte hausse, grimpant de 11,5% sur un an, un rebond attribuable principalement au renchérissement du prix du pétrole. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Disant faire de l'inflation son principal "combat", le gouvernement français a décidé d'accorder un nouveau chèque de 100 euros pour les travailleurs modestes utilisant leur véhicule.

Mais l'exécutif souhaite également mettre les entreprises à contribution, contraint par des marges de manoeuvre budgétaires plus réduites au moment où il souhaite réduire le lourd endettement de la France.

La dette publique de la France a reculé à 111,8% du produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre, contre 112,5% au trimestre précédent, se maintenant toutefois au-dessus du seuil symbolique de 3.000 milliards d'euros, selon l'Insee.

Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a déclaré jeudi 28 septembre qu'il veillerait à ce que les marges des industriels de l'agroalimentaire demeurent "raisonnables", alors qu'un projet de loi vise à avancer leurs négociations commerciales avec les distributeurs pour tenter de répercuter plus rapidement le ralentissement des prix en magasins.

Mise sous pression, la filière carburant s'est elle engagée à multiplier les opérations "prix coûtant" cette fin d'année.

Mais si elle commence à baisser hors énergie, l'inflation continue de peser sur la consommation des ménages.

Elle s'est repliée de 0,5% en août sur un mois. La baisse s'observe tant dans l'alimentaire (-0,5%), que l'énergie (-0,6%) et les biens fabriqués (-0,5%).

"Il n'y a pas de moteur qui permet une reprise importante et durable de la consommation. Les ménages restent très frileux", souligne Maxime Darmet.

AFP/VNA/CVN

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