>>COP23 : la hausse des émissions 2017 met les États sous pression
>>La COP23 s'ouvre à Bonn entre impératifs climatiques et tiraillements politiques
La chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron lors d'un sommet à Bruxelles, le 19 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Après le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, la chancelière allemande et le président français donneront mercredi après-midi 15 novembre le coup d'envoi d'une kyrielle de discours, plus de 150 ministres et responsables gouvernementaux devant se succéder en deux jours à la tribune de la 23e conférence de l'ONU sur le climat, la COP23, réunie jusqu'à vendredi 17 novembre dans l'ancienne capitale fédérale.
Cette séquence politique se tient après plus d'une semaine de discussions techniques menées par les négociateurs des différents pays, sur la mise en application de l'accord de Paris.
Adopté par la communauté internationale en décembre 2015, ce texte vise à contenir le réchauffement planétaire sous 2°C par rapport à la période pré-industrielle.
"Lourde tâche"
Des visiteurs passent devant un écran géant durant la COP23 à Bonn (Allemagne), le 8 novembre. |
"C'est le moment (pour Mme Merkel et M. Macron) de montrer que le couple franco-allemand est dynamique et ambitieux" sur la question des émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique, et qu'"il va s'emparer de ce sujet en 2018", estime Armelle Le Comte, de l'ONG Oxfam France. Les deux pays "savent qu'ils peuvent jouer un rôle essentiel dans la transition énergétique de l'Europe", souligne-t-elle.
Dans une lettre ouverte soulignant "l'urgence climatique", 18 ONG environnementales appellent les deux dirigeants à faire de la transition écologique en Europe leur "priorité". "2016 fut l'année la plus chaude jamais enregistrée et 2017 est en voie de battre les records en matière de catastrophes climatiques extrêmes", soulignent-elles.
Mme Merkel, qui avait présidé la première COP en 1995 à Berlin en tant que ministre de l'Environnement, "a été pendant des années une grande championne du climat", rappelle Jennifer Morgan, directrice de Greenpeace International. "Nous l'avons vu cet été lorsque le G20 est devenu un G19 climat", après la décision de Donald Trump de retirer les États-Unis de l'accord de Paris.
Mais sa crédibilité est aujourd'hui en jeu, estime l'ONG, qui appelle l'Allemagne à abandonner le charbon sous peine de manquer ses objectifs climatiques.
Les ministres qui s'exprimeront à Bonn "ont une lourde tâche", notamment avancer sur la question du soutien promis par les pays riches aux pays pauvres, ajoute Mohamed Adow, de l'ONG Christian Aid. "Cette réunion n'a pas progressé sur plusieurs sujets essentiels (...). Presque comme si les négociateurs s'étaient crus à la plage" en participant à cette COP présidée par les îles Fidji.