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Photo du robot de la NASA Curiosity qui creuse la surface de Mars à la recherche d'éventuelles traces de vie, publié par l'agence spatiale américaine le 4 février. |
Le véhicule Curiosity a également découvert des preuves de variations saisonnières dans les émanations de méthane, indiquant que la source de ce gaz - qui est souvent le signe d'activités biologiques - vient de la planète elle-même. Le méthane pourrait être stocké dans des plaques de glace sous la surface. Les échantillons de matière organique, provenant de rochers vieux de 3,5 milliards d'années, ont été prélevés sur 5 cm de profondeur à la base du mont Sharp, à l'intérieur du cratère Gale, considéré comme un ancien lac.
"C'est une avancée significative car cela indique que de la matière organique est préservée dans les environnements les plus difficiles de Mars", a déclaré l'auteure principale d'une des deux études publiées dans la revue Science, l'astrobiologiste Jennifer Eigenbrode, du centre Goddard de l'agence spatiale américaine. "Et nous pouvons peut-être trouver quelque chose de mieux préservé qui renferme une signature de vie", a-t-elle dit.
Curiosity, qui s'est posé sur la planète rouge en 2012, avait déjà découvert en 2014 de la matière organique, en petite quantité. "Cette étude montre en détail la découverte de composés organiques complexes et diversifiés dans les sédiments. Cela ne veut pas dire qu'il y a de la vie, mais les composés organiques sont les pierres de construction de la vie", a précisé le co-auteur Sanjeev Gupta, professeur de science de la Terre à l'Imperial College de Londres.
"Les échantillons de matière organique peuvent venir d'une météorite ou de formations géologiques équivalentes au charbon ou au schiste noir que l'on trouve sur Terre, ou encore d'une forme de vie", a souligné Mme Eigenbrode. Le cratère Gale est "un bon endroit pour la vie, si jamais elle a existé sur Mars", a-t-elle expliqué. L'analyse par le laboratoire miniature francais SAM (Sample Analysis at Mars) porté par le robot Curiosity a révélé "plusieurs molécules organiques et volatiles qui rappellent celles trouvées sur Terre: thiophène, méthylthiophènes 2 et 3, méthanethiol et diméthylsulfure", selon l'étude.
L'autre étude apporte des détails sur la fluctuation des émanations de méthane, entre 0,24 et 0,65 partie par milliard en volume, avec un pic à la fin de l'été dans l'hémisphère nord. Ces découvertes tendent à soutenir la thèse que la vie a potentiellement existé sur Mars, estime Inge Loes ten Kate, de l'université de Tübingen en Allemagne. "Curiosity a montré que le cratère Gale était habitable il y a quelque 3,5 milliards d'années, avec des conditions comparables à celles de la Terre en formation, où la vie a évolué à cette période", a-t-elle ajouté.