L'Asie émergente résiste grâce à la demande intérieure

Les pays émergents d'Asie, qui connaîtront un léger repli de leur taux de croissance cette année, résistent au ralentissement des économies les plus avancées grâce à la demande intérieure, indique la Banque asiatique de développement (BAsD) dans son rapport 2012 publié le 11 avril.

Dans un supermarché à la province de Anhui en Chine.

La BAsD estime que la région s'est engagée sur "la voie d'une croissance plus durable" soutenue par la dépense intérieure qui permet de contrebalancer le recul des exportations vers l'Europe ou les États-Unis.

Le rapport couvre la plupart des économies asiatiques équivalant à 80% de la population régionale, à l'exception de Hong Kong (Chine), du Japon, de Singapour, de la Corée du Sud.

Les pays concernés vont enregistrer en 2012 une croissance moyenne de leur Produit intérieur brut (PIB) de 6,9%, contre 7,2% en 2011. La hausse du taux de croissance devrait repartir en 2013 avec une progression du PIB attendue à 7,3%.

"Malgré une conjoncture mondiale morose, la dynamique de croissance de l'Asie en voie de développement se poursuit (...) La forte demande intérieure a apporté le soutien nécessaire en 2011", note le rapport.

La diversification des marchés et la faible exposition à la dette européenne ont également joué un rôle de pare-feux.

La Chine, deuxième économie mondiale, devrait connaître une croissance de 8,5% cette année et 8,7% en 2013, après 9,2% en 2011. La croissance indienne devrait atteindre 7,6% en 2012-2013 (qui s'achève le 31 mars l'an prochain), après 6,9% en 2011-2012.

La consommation privée reste inférieure à ce qu'elle pourrait être, ces pays souffrant d'une forte inflation et rémunérant confortablement l'épargne. Mais elle n'en est pas moins en hausse comme l'atteste la baisse des excédents des comptes courants, à 2,6% du PIB en moyenne en 2011 contre 4% en 2010.

Toutefois, prévient la BAsD, "cette tendance devra se confirmer eu égard à la faible demande pour les exportations vers les grandes économies industrialisées aux États-Unis, dans la zone euro et au Japon".

"Les incertitudes persistantes en zone euro et un recul supplémentaire des échanges commerciaux dans le monde constituent la plus grande menace pour les  perspectives de croissance" de la zone, précise l'économiste en chef de la BAsD, Changyong Rhee.

Et si la hausse des prix s'est ralentie, elle demeure "une menace potentielle" pour la croissance asiatique alors qu'aucune pause durable n'est attendue dans la flambée des cours du pétrole et des prix alimentaires.

Enfin le rapport met en garde contre un creusement de plus en plus net des inégalités sociales et des écarts de revenus, les plus démunis étant exposés au "cercle vicieux" de la pauvreté.

L'essor économique de l'Asie a été largement profitable, mais si les fruits de la croissance avaient été plus équitablement répartis, 240 millions de personnes supplémentaires - soit 6,5% de la population asiatique - auraient quitté la pauvreté entre 1990 et 2010.

La BAsD préconise notamment une hausse des dépenses de santé et d'éducation, et la recherche de nouvelles recettes fiscales.

AFP/VNA/CVN

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