COVID-19
Manifestations et heurts en Europe, les JO privés de spectateurs étrangers

Des milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs pays d'Europe contre les restrictions liées au coronavirus, renforcées depuis samedi 20 mars en France et en Pologne, tandis que les spectateurs étrangers ont été bannis des Jeux olympiques prévus cet été à Tokyo.

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Une femme participe à une manifestation anti-restrictions sanitaires à Québec (Canada) le 20 mars.

Allemagne, Pays-Bas, Autriche, Bulgarie, Suisse, Serbie, Pologne, France et Grande-Bretagne, ainsi que le Canada, ont tous connu samedi 20 mars des manifestations d'ampleur diverse contre la "dictature" des restrictions sanitaires contre la pandémie, dont certaines ont dégénéré en heurts avec la police.

Au moins 36 personnes ont été arrêtées et plusieurs policiers blessés samedi à Londres au cours de l'une d'entre elles. À Cassel, au centre de l'Allemagne, des affrontements se sont produits et les forces de l'ordre ont fait usage de gaz au poivre, matraques et canons à eau.

"Arrêtez la terreur Corona" ou "Le COVID est un canular", pouvait-on lire sur certains panneaux brandis par les manifestants, de Montréal à Belgrade.

Cette vague de mécontentement a coïncidé avec l'entrée en vigueur samedi d'un troisième confinement en un an pour 21 millions de Français, dont les Parisiens, et d'un confinement partiel en Pologne.

En France, ce "confinement" se veut plus souple qu'en mars 2020. Contrairement aux précédents, les Français peuvent sortir "sans aucune limitation de durée", mais "dans un rayon limité à 10 kilomètres".

Mais d'autres régions du pays pourraient basculer prochainement dans une situation "très difficile" en raison du variant dit anglais, a prévenu Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique qui appuie le gouvernement.

"On frôle déjà les 100 % de saturation en réanimation" dans certaines régions, a-t-il mis en garde, rappelant que le variant dit anglais est "60 % plus transmissible que le virus historique".

Le nombre de contaminations au COVID-19 en 24 heures a dépassé les 35.000 dans le pays, soit l'un des chiffres les plus élevés depuis novembre.

Faire la fête

La Pologne est entrée samedi 20 mars en confinement partiel pour une durée de trois semaines, là encore en raison de la recrudescence des contaminations. Le gouvernement polonais avait relâché la pression en février, autorisant l'ouverture des hôtels, musées, cinémas, théâtres et piscines avec une demi-jauge.

En Floride, l'île de Miami Beach, a été contrainte d'imposer un couvre-feu face à un afflux de touristes déterminés à faire la fête malgré la pandémie.

"Le volume de gens est clairement supérieur à celui des années précédentes", a noté le maire Dan Gelber. "Je crois que c'est en partie parce qu'il y a peu de lieux ouverts dans le reste du pays, ou alors il y fait très froid. Ou alors ils sont fermés et en plus il y fait très froid".

En Asie, les Philippines ont également annoncé de nouvelles restrictions, alors que les contaminations ont atteint un nouveau record de plus de 7.000 nouveaux cas par jour.

Au Pakistan, le Premier ministre Imran Khan a été testé positif samedi 20 mars, deux jours après avoir reçu le vaccin chinois Sinopharm.

Au Brésil, le maire de Rio de Janeiro a décidé la fermeture des plages à partir de ce week-end. À peine plus de 5% de la population a reçu une première dose de vaccin et moins de 2% la seconde.

La Colombie a reçu 245.000 doses de vaccin AstraZeneca grâce au mécanisme Covax ainsi qu'un lot de 770.000 doses de vaccin Sinovac offert par la Chine. Le président chinois Xi Jinping a dit espérer une "coopération renforcée" entre les deux pays qui ont d'importantes relations commerciales.

"Victoire de l'humanité"

Des manifestants opposés aux restrictions sanitaires défilent le 20 mars à Belgrade (Serbie).

Les organisateurs des Jeux Olympiques de Tokyo ont décidé de ne pas accueillir des spectateurs étrangers, estimant "hautement improbable" qu'ils puissent se rendre au Japon cet été, la compétition étant prévue du 23 juillet au 8 août.

Depuis leur report forcé il y a un an - autre première historique en temps de paix - les JO de Tokyo ont donné lieu à un glissement sémantique reflétant la persistance de la crise sanitaire mondiale (apparition de variants, résurgences du virus et reconfinements dans certains pays), malgré l'arrivée de premiers vaccins.

L'été dernier encore, les organisateurs voulaient encore faire de ces JO une célébration de "la victoire de l'humanité sur le virus".

Mais leur discours a radicalement changé ces dernières semaines en insistant désormais sur "l'anxiété" des Japonais et "la priorité" à accorder à leur sécurité.

AstraZeneca sommé de respecter son contrat

Les gouvernements travaillent par ailleurs d'arrache-pied pour intensifier la vaccination alors que l'épidémie a déjà coûté la vie à près de 2,7 millions de personnes dans le monde.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a menacé samedi de bloquer les exportations du vaccin AstraZeneca si l'UE ne recevait pas d'abord ses livraisons.

"C'est le message que nous passons à AstraZeneca : respectez votre contrat avec l'Europe avant de commencer à livrer d'autres pays", a déclaré Ursula von der Leyen dans une interview avec le groupe des médias allemand Funke, rappelant que le contrat de l'UE prévoyait la livraison de doses produites sur le territoire de l'UE et au Royaume-Uni.

Au Royaume-Uni en revanche, la moitié de la population adulte a reçu une première dose de vaccin contre le COVID-19, a annoncé samedi le ministre de la Santé, se félicitant d'un "énorme succès" pour ce pays, le plus endeuillé en Europe par la pandémie.

Plusieurs pays européens ont recommencé vendredi 19 mars à administrer le vaccin AstraZeneca, recommandé par les experts de l'OMS.


AFP/VNA/CVN

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