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Des manifestations tiennent des parapluies ouverts dans une rame de métro, le 2 septembre 2019 à Hong Kong. |
L'ex-colonie britannique connaît depuis trois mois sa plus grave crise politique depuis la rétrocession en 1997, avec des actions quasi quotidiennes pour dénoncer l'ingérence grandissante de la Chine dans les affaires intérieures de sa région semi-autonome.
Pékin, qui affiche un soutien indéfectible au gouvernement hongkongais, a multiplié les manoeuvres d'intimidation, avec des manoeuvres à la frontière ou encore de pressions sur les entreprises hongkongaises.
"La fin est proche" pour la mobilisation prodémocratie, a encore averti dimanche soir l'agence officielle Chine nouvelle dans un éditorial, sans donner plus de précisions.
Cela n'a pas empêché lundi matin des manifestants vêtus de noir, couleur emblématique du mouvement, de cibler à nouveau le MTR, le réseau de métro crucial au fonctionnement de Hong Kong, en bloquant dans quelques stations les portes des rames pour les empêcher de partir.
Des élèves sèchent les cours
Des policiers en position à la station de métro de Kowloon, le 2 septembre 2019 à Hong Kong. |
L'ampleur des perturbations a cependant été sans commune mesure avec le chaos généré le 5 août, quand des opérations de blocage avaient paralysé pendant plusieurs heures l'ensemble d'un réseau d'ordinaire d'une efficacité remarquable.
Dans la matinée, des élèves du secondaire ont formé des chaînes humaines devant plusieurs lycées publics. Certains portaient des masques à gaz, des casques et des lunettes de protection, comme le font les manifestants pour se protéger des lacrymogènes.
Dans un établissement, une statue de Sun Yat-sen, grande figure politique qui avait proclamé la République chinoise en 1912, a été affublée d'un masque et de lunettes.
Des élèves ont même séché les cours pour se rendre à une manifestation dans le centre de l'ex-colonie britannique.
"Hong Kong est notre maison. Nous sommes l'avenir de la ville et nous devons prendre nos responsabilités pour la sauver", a déclaré une élève de 17 ans se faisant appeler Wong. Né en juin du rejet d'un projet de loi qui devait autoriser les extraditions vers la Chine, le mouvement de contestation a depuis considérablement élargi ses revendications.
Boycott étudiant
Un drapeau chinois modifié, présentant une croix gammée, lors d'une manifestation à Hong Kong le 31 août 2019. |
Des manifestants avaient également appelé à une grève générale lundi 2 septembre, mais celle-ci ne semblait pas avoir pris en milieu de journée.
Des étudiants comptent également manifester dans l'après-midi. Les universités devaient reprendre les cours lundi, mais des étudiants prévoient un boycott de deux semaines.
Hong Kong a connu samedi 31 août une journée de protestations parmi les plus violentes depuis le début du mouvement. Des contestataires ont notamment incendié une énorme barricade dans le quartier de Wanchai (centre), à une centaine de mètres du QG de la police.
Des scènes chaotiques se sont poursuivies dans toute la ville, la police pourchassant les manifestants jusque dans les stations de métro.
Et dimanche 1er septembre, des milliers de manifestants ont cherché à bloquer les accès de l'aéroport en érigeant des barricades à l'aide de chariots à bagages.
Ils ont aussi utilisé des tuyaux pour inonder la station de métro de Tung Chung, localité voisine de l'aéroport, et aussi brûlé un drapeau chinois, un geste susceptible de provoquer la fureur de Pékin.
Nombre de passagers coincés dans les embouteillages provoqués par ces actions ont été contraints de finir à pied le trajet menant à l'aéroport. Une quinzaine de vols ont dû être annulés.
La police a indiqué avoir samedi soir 31 août effectué deux tirs de sommation après avoir été attaquée par un groupe de "manifestants violents qui ont même tenté de voler les armes de la police".
L'image de marque de Hong Kong, jusque-là réputée comme une place financière stable, a été ébranlée par le mouvement actuel. Le nombre de touristes a plongé, et hôtels et commerces doivent faire face à des baisses importantes de leur chiffre d'affaires.
AFP/VNA/CVN