Échange de tirs entre Israël et le Hezbollah libanais, dans un contexte de vives tensions

L'armée israélienne et le Hezbollah ont échangé dimanche 1er septembre des tirs de missiles de part et d'autre de la frontière entre Israël et le Liban, dans un contexte de vives tensions ayant fait craindre une escalade, avant un retour au calme, du moins provisoirement.

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De la fumée s'élève après des tirs de missiles, dans le village israélien d'Avivim (Nord), près de la frontière avec le Liban, le 1er septembre 2019.
Photo: AFP/VNA/CVN

Le Hezbollah a affirmé dans l'après-midi du dimanche 1er septembre avoir "détruit" un "véhicule militaire" de l'armée israélienne dans le secteur d'Avivim, dans le Nord d'Israël à proximité de la frontière. L'attaque a entraîné une riposte militaire israélienne dans le Sud du Liban.

Selon Israël, des tirs de missiles antichars du Hezbollah avaient touché une ambulance militaire, sans toutefois faire de victime, contrairement à ce qu'avait affirmé la formation armée libanaise.

"L'échange de tirs est fort probablement terminé", a dit en début de soirée le porte-parole de l'armée Jonathan Conricus.

Se félicitant qu'Israël n'ait "même pas une égratignure", le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé: "Nous réagirons en fonction des développements", assurant avoir donné l'ordre à l'armée de rester "prête à tous les scénarios".

L'armée israélienne avait brièvement demandé à la population dans un périmètre de 4 km autour de la frontière libanaise de rester chez elle et d'ouvrir les abris antibombes. Elle avait aussi bloqué l'accès à la frontière à la presse.

D'après une source proche du Hezbollah, ces tirs sont une "riposte" à une frappe israélienne ayant tué le 24 août deux membres du groupe en Syrie. L'unité ayant mené l'opération dimanche porte le nom de ces deux combattants.

Selon Israël, la frappe en Syrie a été menée contre un village d'où, selon l'Etat hébreu, le Hezbollah et son allié iranien préparaient une attaque au "drone kamikaze" contre son territoire.

"Cent obus"

Des obus posés à terre près d'un canon à propulsion, dans la périphérie de la ville israélienne de Kyriat Shmona (Nord), près de la frontière avec le Liban, le 1er septembre 2019.

L'armée israélienne a riposté dimanche aux tirs du Hezbollah en bombardant un secteur du Sud du Liban, considéré comme "la source des frappes".

"Nous avons riposté avec 100 obus et des tirs aériens", a affirmé M. Netanyahu.

Israël a "visé les environs des localités de Maroun al-Ras, Aïtaroun et Yaroun avec plus de 40 roquettes à fragmentation ou incendiaires, provoquant des incendies" dans ces secteurs boisés, a rapporté l'armée libanaise.

Ces villages se trouvent juste en face de la localité israélienne d'Avivim, cible des missiles antichars du Hezbollah.

Ces échanges de tirs interviennent sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Hezbollah, qui a aussi accusé le 25 août l'État hébreu d'avoir mené une attaque de drones sur son bastion de la banlieue sud de Beyrouth.

Survenue quelques heures après celle en Syrie, elle avait été présentée par le chef du Hezbollah comme "le premier acte d'agression" d'Israël au Liban depuis la guerre dévastatrice de 2006 --ce conflit entre l'Etat hébreu et le mouvement chiite avait fait en 33 jours 1.200 morts côté libanais et 160 côté israélien.

Le président libanais Michel Aoun avait lui parlé de "déclaration de guerre".

Et Israël avait "dévoilé" un plan de l'Iran, via son allié du Hezbollah, visant selon lui à transformer des roquettes en missiles de précision pouvant frapper Israël. Il avait ajouté tenir pour "responsable" le Liban, le Hezbollah opérant sur le territoire libanais.

Selon l'armée israélienne, l'Iran a tenté entre 2013 et 2015 de transférer des missiles vers le Liban, via la Syrie. Mais des "opérations israéliennes" ont freiné ce projet et Téhéran a modifié son approche en 2016 pour non pas transporter des missiles mais pour "convertir" des roquettes en missile de haute précision.

"Deuxième riposte"

Des véhicules de la Finul, la force des Nations unies déployée dans le sud du Liban, photographiés près du village de Kfar Kila, près de la frontière avec Israël, le 1er septembre 2019.

"Nous sommes déterminés à empêcher nos ennemis de posséder des armes de destruction", a récemment déclaré M. Netanyahu, en campagne pour les législatives du 17 septembre.

Son principal rival, l'ancien chef de l'armée Benny Gantz, a renchéri samedi 31 août sur Twitter en appelant M. Nasrallah à avoir "pitié" du Liban.

Preuve que l'accalmie pourrait n'être que temporaire, une source proche du Hezbollah a évoqué l'hypothèse d'une "deuxième riposte", en allusion à l'attaque au drone armé attribuée à Israël contre la banlieue sud de Beyrouth.

"Elle n'a pas encore eu lieu, et elle se fera dans les airs, avec la confrontation des drones israéliens", a poursuivi cette source.

Dimanche 2 septembre, le Premier ministre libanais Saad Hariri a demandé l'intervention des États-Unis, de la France et de la communauté internationale.

Emmanuel Macron s'est entretenu avec M. Netanyahu et le président iranien Hassan Rohani, a indiqué le ministère français des Affaires étrangères, précisant que Paris est "en contact permanent avec tous les acteurs libanais" et appelle "chacun à prendre ses responsabilités en vue d'un retour rapide au calme".

Washington est "préoccupé par l'escalade des tensions", a pour sa part déclaré un responsable américain du département d'État.

La force de l'ONU déployée dans le Sud du Liban à la frontière avec Israël, a appelé à "la plus grande retenue".

De son côté, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit "sérieusement préoccupé" par ces incidents. Il a appelé les parties concernées à un "maximum de retenue", les exhortant "à cesser leurs activités qui violent la résolution 1701 (de l'ONU, visant à arrêter le conflit israélo-libanais de 2006, NDLR) et mettent en danger la cessation des hostilités" entre les deux pays.

"Le calme général a été rétabli", a affirmé le commandant de la Finul, le général Stefano Del Col. "Les deux parties m'ont rassuré sur leur engagement permanent en faveur de la cessation des hostilités".

AFP/VNA/CVN

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