France
Manifestation de l’ultra-gauche à Paris: 90 personnes interpellées puis relâchées

Quatre-vint dix personnes ont été interpellées le 4 juin, puis libérées, après des échauffourées entre manifestants antifascistes et policiers lors d’une marche en mémoire de Clément Méric, tué il y a trois ans lors d’une rixe avec des skinheads, a indiqué le 5 juin la préfecture de police.

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Une camionnette vandalisée à Paris pendant la manifestation des "antifascistes" à la mémoire du militant d'extrême gauche Clément Méric le 4 juin 2016.

Parmi les interpellés, quatre personnes avaient été placées en garde à vue: une pour outrage et rébellion, deux pour participation à un attroupement armé après sommation, et une pour participation à un attroupement armé après sommation et refus de se soumettre au relevé d’empreintes, a-t-on précisé de même source.

La manifestation, qui a rassemblé l'après-midi du 4 juin un millier de personnes selon la police, était initialement prévue entre la place Stalingrad et Ménilmontant à l’appel de groupes de l’ultra-gauche. Elle a été interrompue par le préfet lorsque le cortège s’est dirigé vers le quai de Valmy, le long du canal Saint-Martin, dans le nord-est de la capitale, «où des dégradations significatives et des violences croissantes» ont été constatées.

Des manifestants ont envoyé fumigènes et bouteilles de verre sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué en lançant des gaz lacrymogènes et ont chargé sur le quai de Valmy.

La préfecture a dressé le 5 juin un bilan des dégradations: des véhicules renversés dont un appartenant à la mairie de Paris, des tags sur la caserne Valmy et une quinzaine de façades, un feu tricolore détruit, une station Autolib taguée, deux vitrines brisées et quatorze fragilisées.

«Le cortège a été arrêté, dispersé et gazé par la police en cours de parcours», a déploré Solidaires Etudiants dans un communiqué, se disant «en colère de ne pouvoir manifester qu’encadrés par des dispositifs policiers aussi menaçants qu’ahurissants». «L’antifascisme que nous défendons ne se résume pas à des affrontements avec la police», ajoute l’organisation.

«La police a sans retenue usé de son arsenal de répression (...) afin d’empêcher la manifestation d’arriver à son terme», a affirmé dans un communiqué Action antifasciste Paris-Banlieue, disant dénombrer plusieurs blessés.

La mort de Clément Méric, 18 ans, le 5 juin 2013 à Paris avait causé un vif émoi. Dans cette affaire, quatre skinheads sont mis en examen, dont deux pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, des faits passibles de la cour d’assises, et deux autres pour violences.

L’enquête judiciaire s’est achevée le 22 mars. Il appartiendra au parquet de Paris de prendre ses réquisitions, avant la décision des juges d’instruction de renvoyer ou non les protagonistes en procès.

AFP/VNA/CVN

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