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L'escalade de la violence rend plus urgente la nécessité d'envoyer des aides humanitaires en Syrie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Alors que le Conseil de sécurité à New York s'est réuni pour discuter des moyens de fournir nourriture et médicaments à des centaines de milliers de personnes assiégées dans le pays en guerre, l'ONU a annoncé avoir reçu le feu
vert du régime de Bachar al-Assad pour envoyer ces secours.
Des diplomates ont rapporté que l'ONU allait demander le 5 mai l'accord du pouvoir à Damas pour pouvoir acheminer aussi de l'aide par largages aériens.
Dans Alep, la deuxième ville du pays ravagé par plus de cinq ans de conflit, au moins 57 civils ont péri dans des frappes de l'aviation du régime sur les quartiers Est, contrôlés par les rebelles, selon la défense civile.
Ces bombardements ont été les plus forts depuis un mois. Leur violence a été telle que la prière du vendredi a été annulée et les rues désertées.
En soirée, le rythme des frappes a fortement diminué alors que les bombardements à la roquette étaient intermittents.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a indiqué que dix civils avaient été tués lors d'un bombardement par des rebelles de la partie ouest de la ville, tenue par le régime.
Alep-Est "assiégée"
La route du Castello, le seul axe permettant un contact des secteurs rebelles avec l'extérieur, "est de facto coupée car tout mouvement est visé", a indiqué l'OSDH. Cela signifie que les quartiers rebelles, où vivent quelque 200.000 personnes, "sont désormais totalement assiégés".
Alep, l'ancienne capitale économique située dans le Nord syrien, est divisée entre quartiers rebelles à l'est et quartiers contrôlés par le régime à l'ouest.
Toutes les tentatives de faire respecter durablement les trêves entre rebelles et régime ont échoué ces derniers mois, de même que les efforts d'un règlement politique du conflit qui a fait plus de 280.000 morts, poussé à la fuite des millions de personnes et favorisé la montée en puissance du très redouté groupe État islamique (EI).
L'escalade de la violence rend plus urgente la nécessité d'envoyer des aides humanitaires dans le pays, où près de 600.000 personnes, selon l'ONU, vivent dans 19 zones ou localités encerclées par les belligérants, principalement par le régime, et près de quatre millions dans des zones difficiles d'accès.
Au total, l'ONU avait demandé l'accès à l'aide humanitaire dans 34 zones assiégées ou difficiles d'accès. Damas a autorisé l'accès à 23 d'entre elles, dont 12 zones assiégées, a indiqué le bureau des opérations humanitaires de l'ONU.
Un véhicule de la Croix-Rouge syrienne entre dans la ville tenue par les rebelles à Daraya, au sud de Damas, le 1er juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Aide "limitée" à Daraya et Douma
Mais le régime a seulement accepté une livraison d'aide "limitée" dans trois zones assiégées, dont Daraya et Douma, et a refusé l'accès au quartier Al-Waer à Homs (Centre) et à la ville de Zabadani (Sud-Ouest).
Des diplomates à l'ONU ont néanmoins souligné que des autorisations accordées dans le passé par le régime ne s'étaient jamais matérialisées sur le terrain.
Sur un autre front, les forces du régime, soutenues par l'aviation russe, avançaient à partir du sud en direction de la ville de Tabqa, contrôlée par le groupe État islamique (EI) dans la province de Raqa (Nord), a indiqué l'OSDH.
Dans le même temps, les Forces démocratique syriennes (FDS), dominées par les Kurdes et appuyées par les États-Unis, progressaient vers cette même ville mais à partir du nord, à la faveur d'une offensive lancée le 24 mai. La province de Raqa est contrôlée en grande majorité par l'EI.
Dans la province limitrophe d'Alep, le fief rebelle de Marea continue d'opposer une farouche résistance aux jihadistes de l'EI qui tentent de prendre la ville.
Dans cette même province, les FDS cherchent à s'emparer de la ville de Minbej, principale voie de ravitaillement entre Raqa, capitale de facto des jihadistes, et la Turquie.
Les forces rebelles ont gagné environ "100 km² de terrain" à l'ouest de l'Euphrate, a indiqué le 3 mai le colonel Pat Ryder, un porte-parole du Centcom, le commandement militaire américain au Moyen-Orient.
"Il faut absolument prendre cette zone pour enrayer les mouvements dans les deux sens, entre la Turquie et le Levant", a martelé le soir du 3 juin Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense. Il a également affirmé que l'EI allait "perdre" militairement et être "éliminé".
De l'autre côté de la frontière, en Irak, les forces gouvernementales, soutenues par l'aviation de leur allié américain, ont avancé dans Fallouja malgré la résistance de l'EI, qui contrôle cette ville située à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Bagdad et où sont bloqués quelque 50.000 civils.
AFP/VNA/CVN