>>Manger mieux pour mieux grandir
Ces dernières années, le régime nutritionnel des Vietnamiens a connu des changements positifs grâce au développement économique. Le taux d’enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition chronique a diminué fortement, pour s’établir à 29,3% en 2010 contre 43,3% en 2001.
C’est pourquoi, lors de la 35e session du sous-comité de la nutrition de l’Organisation des nations unies, le Vietnam a été reconnu comme l’un des quelques pays d’Asie du Sud-Est ayant réussi à réduire de manière constante le taux de malnutrition infantile, désormais proche de celui défini dans les Objectifs du Millénaire pour le Développement.
Le Vietnam fait encore partie de la liste des 36 pays à avoir le plus haut taux d’enfants souffrant de malnutrition chronique. |
Même si la situation sur le plan nutritionnel - et plus généralement de la santé - s’est sensiblement améliorée, le pays reste confronté à plusieurs défis en la matière. Le Vietnam fait encore partie de la liste des 36 pays à avoir un taux d’enfants souffrant de malnutrition chronique le plus haut au monde. Le taux d’enfants obèses et touchés par les maladies chroniques relatives à la nutrition est aussi à la hausse (4,8%).
En outre, malgré la mise en œuvre du Plan d’action national sur la nutrition pour la période 1996-2000 et de la Stratégie nationale sur la nutrition pour la période 2001-2010, la malnutrition reste encore un problème épineux à côté du déficit en vitamine A, D, de l’anémie...
Pour évaluer globalement la situation de la nutrition et de la santé des enfants âgés de 6 à 12 mois vivant en ville et à la campagne, un sondage sur la situation nutritive dans l’Asie du Sud-Est (SEANUTS) a été réalisé de 2010 à 2012 auprès de 16.744 enfants de 6 à 12 mois, et ce dans quatre pays : Thaïlande, Indonésie, Malaisie et Vietnam. Ses résultats ont montré qu’un grand nombre d’enfants du pays ne bénéficient pas du régime nutritionnel recommandé par le ministère de la Santé, avec des influences sur leur développement intégral.
Le taux de malnutrition chronique chez les enfants en âge d’être scolarisé est plus élevé que chez les autres groupes d’enfants. Notamment, la moitié des enfants de 6 à 11 ans souffre d’une carence en vitamine D.
Quelles sont les causes ?
D’autres études ont montré aussi que la taille et le poids des nouveau-nés vietnamiens sont dans la moyenne internationale. C’est donc le régime nutritif déséquilibré ou insuffisant qui influe sur leur développement.
Selon des nutritionnistes, beaucoup de mères manquent de connaissances sur ce qu’est une ration alimentaire équilibrée et la façon de préparer les aliments sans perdre des vitamines importantes comme A, B1, C, D...
Périodiquement, les enfants de 6 à 36 mois de l’ensemble du pays se voient administrer une cure de vitamine A. |
Rappelons qu’un régime équilibré comporte des aliments des quatre groupes alimentaires : légumes et fruits, produits céréaliers, lait et substituts, viande et substituts. Beaucoup d’enfants obèses souffrent aussi d’une carence en oligo-éléments.
«Une bonne nutrition, c’est un apport alimentaire répondant aux besoins de l’organisme. Une bonne nutrition – c’est-à-dire un régime adapté et équilibré – et la pratique régulière d’exercice physique sont autant de gages de bonne santé. Une mauvaise nutrition peut entraîner un affaiblissement de l’immunité, une sensibilité accrue aux maladies, un retard de développement physique et mental et une baisse de productivité», souligne le Docteur Lê Nguyên Bao Khanh, de l’Institut national de la nutrition.
Pour améliorer la situation sur le plan nutritionnel des femmes et des enfants, le gouvernement a ratifié la Stratégie nationale sur la nutrition période 2011-2020, vision 2030. Six grands objectifs y sont définis : rajustement du nombre et de la qualité des repas; amélioration de la situation nutritionnelle des mères et des enfants ; modification du régime alimentaire pour un apport suffisant en nutriments, oligo-éléments, vitamines, etc. ; contrôle de l’obésité et des facteurs de développement des maladies chroniques dues à un mauvais régime alimentaire chez les adultes ; amélioration des connaissances nutritionnelles et de la qualité des repas des habitants par le biais d’une efficacité accrue des activités d’information ; contrôle de la situation nutritionnelle des femmes et des enfants, de l’obésité et des facteurs de développement de certaines maladies chroniques chez l’adulte.
La stratégie nationale précise également les orientations concernant les campagnes d’information et d’éducation sur le «bien manger», en particulier pour les femmes enceintes ou celles qui ont un enfant en bas âge (moins de 2 ans), dans la mesure où cette période est cruciale dans la prévention de la malnutrition.
Huong Linh/CVN