Environ 5.000 ha de forêts dans le Parc national d’U Minh Ha sont menacés par les incendies. |
«Si les cajeputiers prennent feu, ce sera un gigantesque brasier. Actuellement, le taux d’humidité du sol au Parc national d’U Minh Ha est de moins de 50%», prévient Nguyên Tân Truyên, chef adjoint du Bureau des sciences et de la coopération internationale du Parc national d’U Minh Ha (province de Cà Mau). «Le parc compte 8.000 ha de forêts dont 5.000 ha menacés par les incendies», ajoute son directeur Huynh Minh Nguyên. Selon lui, la priorité actuelle est à la surveillance renforcée.
La province de Cà Mau compte 70.000 ha de cajeputiers dont 24.000 menacés par les incendies. Selon Lê Van Hai, chef du Service provincial des gardes forestiers, la province a construit plus 500 barrages pour conserver l’hygrométrie élevée dans les forêts. Mais en raison de la canicule prolongée, les sols habituellement gorgés d’eau sont extrêmement secs.
Dans la province de Kiên Giang, environ 23.000 ha de forêts sont menacés, soit 30% de la superficie totale. Les forêts des districts de Phu Quôc, U Minh Thuong, An Biên, An Minh... sont les plus exposées.
Surveillance 24h/24
Trân Hông Dao, chef du Service des gardes forestiers des districts d’U Minh Thuong et de Vinh Thuân, partage : «Cette année, la chaleur étouffante sévit dans de vastes régions. Cette situation semble vouloir perdurer encore un bon moment, et les risques d’incendie sont maximum».
Des gardiens sont sur le terrain 24h/24 pour protégerles forêts. |
Face aux menaces, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural Cao Duc Phat a demandé aux Comités populaires des provinces et villes de l’échelon central de déployer des mesures de prévention et de préparation du matériel anti-incendie.
Il a ordonné aussi de renforcer les activités de communication auprès des autorités de tous les échelons, des habitants et des organisations sociales. Il a insisté sur la nécessité d’une gestion plus sévère de la pratique de la culture sur brûlis. Il faut fixer des secteurs d’interdiction des feux et des contrôles doivent être réalisés régulièrement.
Concrètement, la province de Dông Thap a déployé un train de mesures afin de protéger plus de 12.000 ha de forêts à usage spécifique et de protection. Selon Nguyên Tân Thanh, chef adjoint du Service des gardes forestiers de Dông Thap, les contrôles ont lieu 24h/24.
Dans le Parc national de Tràm Chim, 4e site Ramsar du Vietnam, son directeur Nguyên Van Hùng fait savoir que des gardiens sont sur le terrain 24h/24 dans 19 stations de protection, neuf postes d’observation. Les équipements anti-incendie sont prêts. En outre, les canaux de Dông Tiên, Ca Dam, Phuc Duc, Lung Bông sont utilisés pour préserver de l’eau au service de la protection des forêts.
«La tâche s’avère plus difficile à Tràm Chim, où nous devons en même temps protéger les forêts de cajeputiers et sauvegarder la biodiversité», insiste le directeur du parc. Les autorités du parc, en coopération avec les autorités locales, mettent l’accent sur les activités de sensibilisation des habitants de la zone tampon. Les contrôles ont été renforcés pour empêcher toute entrée illégale dans les forêts.
Selon Nguyên Thanh Binh, chef du Service des gardes forestiers de Kiên Giang, cette province a investi cette année près de 7 milliards de dôngs dans les activités anti-incendie. D’après lui, des gardiens sont présents 24h/24 dans les secteurs à risque. Kiên Giang a mis sur pied 200 groupes, soit 5.000 participants au total.
Depuis le début de la saison sèche, en dehors des activités de sensibilisation dans les médias, l’entrée dans les parcs nationaux est interdite par les provinces concernées. Les violations sont sévèrement sanctionnées.
Huong Linh/CVN
Projet d’aménagement du Parc national d’U Minh Ha
Le comité de gestion du Parc national d’U Minh Ha a soumis au Comité populaire provincial de Cà Mau un projet d’aménagement, de préservation et de développement d’ici 2020. L’objectif est de diviser le parc en trois zones : zone administrative, zone de restauration écologique et zone de protection sévère. Ce projet contribuera à développer le tourisme et à augmenter les revenus des habitants vivant dans la zone tampon.