>>Mali : deux Casques bleus allemands meurent dans un crash d'hélicoptère
Des Casques bleus de la Minusma à Tombouctou, au Mali. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ces attaques - auxquelles s'ajoute un attentat meurtrier dimanche 13 août au Burkina Faso (18 morts) - sont survenues alors que le Conseil de sécurité des Nations unies doit discuter mardi 15 août de la sécurité en Afrique. La constitution d'une force internationale antijihadistes au Sahel doit y être évoquée.
Une première attaque d'"hommes armés non identifiés" a visé des camps de la Minusma à Douentza dans le centre du pays, a annoncé la force de l'ONU au Mali.
Un Casque bleu, dont la nationalité n'a pas été précisée, et un soldat malien ont été tués, selon la Minusma. Un autre Casque bleu a été blessé. Deux assaillants ont été tués dans la riposte des soldats de l'ONU.
"Un premier groupe d'assaillants a tiré sur un camp de la Minusma à partir d'une colline adjacente. En réaction, les forces armées maliennes, établies à proximité du camp, ont riposté", a expliqué la Minusma. "Un second groupe se dirigeant à pied vers l'autre camp de la Minusma a ouvert le feu. Les Casques bleus ont riposté et deux assaillants ont été abattus", a ajouté la mission onusienne, condamnant "cette attaque terroriste révoltante".
Lors d'une attaque distincte dans l'après-midi, des hommes armés ont pris d'assaut le quartier-général de la Minusma à Tombouctou (Nord-Ouest).
Selon "des éléments préliminaires", cinq gardes maliens de la mission de l'ONU, un membre de la gendarmerie malienne et un agent civil contractuel de la Minusma, ont été tués, a indiqué la Minusma. En outre, un garde de sécurité malien et six Casques bleus ont été blessés, dont deux grièvement.
"Six assaillants ont été abattus lors de la riposte", a précisé l'ONU. Une force de réaction rapide a ensuite été déployée pour "sécuriser le quartier-général de la Mission et des hélicoptères d'attaque pour traquer d’éventuels assaillants", a-t-elle expliqué.
Selon un responsable du gouvernorat de Tombouctou, les "terroristes" étaient armés de grenades et de Kalachnikov.
"Dès qu'ils sont arrivés devant l'entrée principale de la Minusma à Tombouctou, ils ont ouvert le feu sur les agents de sécurité d'une société de gardiennage qui travaille pour la Minusma", a déclaré une source sécuritaire malienne.
« Lâche et ignoble »
Le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, a condamné un "acte lâche et ignoble". Ces multiples attaques à Douentza et Tombouctou, visant les forces de maintien de la paix des Nations unies, "peuvent constituer des crimes de guerre en vertu du droit international", a abondé à New York le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, en les dénonçant.
Le patron des Nations unies "salue les efforts importants" des pays de la région du Sahel "pour combattre le terrorisme et l’extrémisme violent et promouvoir la paix et le développement", a ajouté son service de communication.
Mardi 15 août, les quinze membres du Conseil doivent notamment parler d'une force militaire en cours de création par les pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) pour accompagner les dispositifs militaires nationaux et multinationaux dans la région.
Cette force de quelque 5.000 hommes devrait être opérationnelle à l'automne mais son financement est encore loin d'être assuré. Son coût est estimé à plus de 420 millions d'euros.