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Le président américain Donald Trump à Huntington en Virginie, le 3 août 2017. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le président américain va demander dans un mémorandum au représentant pour le commerce américain (USTR), Robert Lighthizer, d'étudier s'il y a lieu d'ouvrir une enquête sur les transferts de propriété intellectuelle imposés par les autorités chinoises aux entreprises américaines, ont indiqué samedi 12 août des responsables de l'administration américaine s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.
Mais ces responsables ont pris soin de souligner que ce dossier et celui de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) ne sont pas liés.
"Les deux évènements ne sont pas liés. Le commerce c'est le commerce et la sécurité nationale c'est la sécurité nationale", ont-ils affirmé.
"La RPDC est une menace contre la sécurité et il est dans l'intérêt tant de la Chine que des États-Unis de travailler ensemble pour résoudre ce problème alors que les préoccupations sur les pratiques commerciales chinoises existent depuis longtemps", ont-ils encore assuré.
Cette nouvelle initiative ne va pas contribuer à décrisper des relations commerciales qui se sont tendues depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.
Le déclenchement d'une telle procédure avait déjà été évoqué la semaine dernière. Cette procédure vient s'ajouter aux nombreuses enquêtes déjà ouvertes contre la Chine dans le domaine commercial, notamment sur l'acier. Washington a également pris des sanctions préliminaires mardi 8 août contre les importations de feuilles d'aluminium chinoises.
"Absorber la propriété intellectuelle"
Les relations sino-américaines se tendent chaque jour un peu plus. |
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Selon les responsables de l'administration américaine, "la politique commerciale Chine a actuellement pour but principal d'acquérir et d'absorber la propriété intellectuelle des États-Unis et d'autres pays autour du monde".
"La plupart des Américains savent que la Chine vole notre propriété intellectuelle, mais ce qu'ils ne savent peut-être pas est que la Chine force les entreprises américaines qui opèrent en Chine à transférer cette propriété intellectuelle".
Les États-Unis visent notamment les "joint-ventures" (sociétés à risques partagés) avec des entités chinoises dont l'établissement est la condition sine-qua-non pour une entreprise étrangère voulant vendre ses produits en Chine. Cela permet également à leurs partenaires chinois de profiter de leur savoir-faire technologique.
Les entreprises américaines, à l'unisson de leurs homologues européennes, dénoncent depuis longtemps cette législation chinoise.
"La Chine finance et facilite également l'achat d'entreprises américaines qui possèdent des technologies innovantes", ont accusé les responsables de l'administration américaine samedi 12 août.
"Si les Américains continuent de voir leurs meilleures technologies et leur propriété intellectuelle volées ou transférées de force à l'étranger, les États-Unis pourront difficilement maintenir leur rôle dominant et rester l'une des économies mondiales les plus innovantes", ont-ils encore affirmé.
Mais la procédure lancée lundi 14 août par Donald Trump ne va pas se traduire immédiatement par des sanctions. Techniquement, la président va utiliser l'article 302b du Code du commerce américain qui charge l'USTR d'examiner s'il y a lieu d'ouvrir une enquête, même s’il n'y a pas de plainte spécifique d'entreprises américaines en la matière.
Les responsables ont indiqué samedi 12 août qu'une telle évaluation pourrait prendre jusqu'à un an avant d'ensuite éventuellement déboucher sur des sanctions ou des mesures de rétorsion prises dans le cadre de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), ou en dehors.
Les grands noms de la technologie américaine se tiennent à l'écart
Apple, qui réalise un chiffre d'affaires de plus de 30 milliards de dollars par an en Chine, se retrouve par exemple actuellement soumis à plusieurs mesures des autorités chinoises entravant ses activités dans le pays. Le fabricant des iPhone a été contraint fin juillet de supprimer de son magasin d'applications chinois des logiciels permettant de contourner les vastes restrictions en ligne mises en place par les autorités.
Parmi les autres grands noms de la technologie américaine, Facebook et Google se tiennent actuellement à l'écart du marché chinois à la fois pour échapper à la censure exercée par les autorités, mais aussi par crainte de voir leurs technologies dérobées.
Mais les constructeurs automobiles n'ont pu s'ouvrir les portes du marché chinois qu'en y créant des joint-ventures tout comme les géants du transport aéronautique Boeing et Airbus, alors même que la Chine tente maintenant de percer sur le marché des avions civils et de l'automobile.
AFP/VNA/CVN