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Le chef de l'État va rallier dans la matinée le plateau des Glières, dans les Alpes, théâtre de combats qui opposèrent l'armée allemande et la milice française aux résistants en mars 1944.
Le président français Emmanuel Macron le 31 mars 2019 près de Thorens-Glières, dans les Alpes françaises. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À 12h00, il présidera une cérémonie et prononcera un discours à la nécropole de Thônes (Haute-Savoie), où reposent 105 résistants, en présence de la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et du ministre des Armées Sébastien Lecornu.
Il se rendra ensuite dans l'après-midi à la Maison d'Izieu (Ain), où 44 enfants juifs furent raflés par la Gestapo sur ordre de Klaus Barbie le 6 avril 1944. Tous furent déportés et assassinés dans les camps d'Auschwitz-Birkenau (Pologne) et de Reval (Estonie).
Ce long cycle de commémorations s'est ouvert avec un hommage à Jean Moulin, chef de la Résistance, en 2023, puis l'entrée au Panthéon de Missak Manouchian, résistant communiste étranger, en février.
Débute maintenant celui de la "Renaissance" de la France avec la victoire sur l'Occupant nazi et le régime de Vichy en 1944.
"La mission du président, c'est de dire que nous avons une histoire particulière qui est une grande histoire mais qui comporte aussi ses zones d'ombre, qu'il faut savoir regarder en face", souligne un conseiller présidentiel, en rappelant l'implication de la milice pour lutter contre les résistants.
"Haine"
Le président français Emmanuel Macron (droite) et son prédécesseur Nicolas Sarkozy près de Thorens-Glières le 31 mars 2019 dans les Alpes françaises. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Emmanuel Macron avait déjà fait le déplacement aux Glières en compagnie de l'ex-président Nicolas Sarkozy, le 31 mars 2019, pour le 75e anniversaire des combats.
De janvier à mars 1944, 465 maquisards se regroupèrent sur ce plateau en Haute-Savoie pour recevoir des parachutages d'armes des Alliés, dans la perspective du Débarquement de Provence (août 1944).
L'armée allemande et la milice investirent le lieu à la fin mars 1944. Les deux tiers des maquisards furent faits prisonniers et 124 tués lors des combats ou fusillés, neuf disparurent et 16 mourront en déportation.
Le chef de l'État rendra hommage à la diversité des combattants, "Français +de naissance+ montagnards de la région, militaires de carrière, réfractaires du Service du Travail obligatoire (...), militants antifranquistes notamment, qui se levèrent sous une même devise, +Vivre libre ou mourir+, pour combattre le nazisme et défendre les valeurs de la République", relève l'Élysée.
À Izieu, Emmanuel Macron rappellera que "le fondement unique de l'antisémitisme, c'est la haine", poursuit la présidence.
Mémoire et JO
Entre mai 1943 et avril 1944, la colonie d'Izieu, fondée par Sabine Zlatin, résistante juive d'origine polonaise, et son époux Miron Zlatin, a accueilli une centaine d'enfants, parfois pour quelques semaines.
Emmanuel Macron rendra aussi hommage le 16 avril au maquis du Vercors (Drôme), une première pour un président en activité.
Suivront ensuite les célébrations pour le 80e anniversaire du Débarquement en Normandie, le 6 juin, auxquelles le président américain Joe Biden est attendu.
Puis se tiendront l'hommage à Georges Mandel, assassiné le 7 juillet 1944 en forêt de Fontainebleau, le 80e anniversaire du Débarquement de Provence et de la libération de Paris en août et enfin celle de Strasbourg en novembre.
Depuis 2017, Emmanuel Macron enchaîne les hommages nationaux et les références historiques, plus que ses prédécesseurs, exception faite peut-être du Général de Gaulle.
Une manière pour lui d'invoquer une Nation rassemblée par temps de fractures, et d'esquisser, en filigrane, son propre projet politique.
Après "l'itinérance mémorielle" autour de la Première Guerre mondiale en 2018, les commémorations de la Libération doivent constituer un temps fort de son second quinquennat, avec les JO de Paris.
AFP/VNA/CVN