>> Brésil : la déforestation en Amazonie, à un minimum historique pour un mois de novembre
Le président brésilien Luiz Inacio Lula Da Silva (gauche) et le président français Emmanuel Macron sur l'île de Combu, devant Belem, dans l'État du Para, au Brésil, le 26 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Venu du département français de Guyane, M. Macron a été accueilli par son homologue Luiz Inacio Lula da Silva à Belém, ville du nord du Brésil qui accueillera en 2025 la COP30.
Les deux hommes aiment mettre en scène leur complicité, ils n'y ont pas manqué : tous deux en bras de chemise, ils ont multiplié sourires et gestes chaleureux, se tenant régulièrement par la main.
De l'environnement à la défense en passant par l'économie, ils entendent montrer un rapprochement tous azimuts entre France et Brésil, acteur-clef des "Brics", le bloc des pays émergents.
Dans le décor luxuriant de la forêt amazonienne, Emmanuel Macron et Lula ont annoncé un programme visant à lever "un milliard d'euros d'investissements publics et privés sur les quatre prochaines années" dans l'Amazonie brésilienne et guyanaise.
Cette annonce, qui cible des projets de "bio-économie" alliant développement économique et protection de l'environnement, s'inscrit dans une feuille de route internationale que les deux chefs d'État entendent promouvoir dans la perspective de la COP30.
Il s'agit de placer les "peuples autochtones et les communautés locales au cœur des prises de décision", selon la feuille de route publiée par la présidence française.
Près de Belém, l'un des grands centres urbains du bassin amazonien, les deux présidents ont visité sur l'île de Combu une micro-entreprise de production de cacao.
La plus grande forêt tropicale du monde joue un rôle vital contre le réchauffement climatique, via l'absorption des émissions de carbone.
La déforestation dans l'Amazonie brésilienne a diminué de moitié en 2023, un succès pour Lula qui a promis de stopper le phénomène d'ici 2030.
Un moment hautement symbolique de ce premier jour a été la remise par M. Macron de la Légion d'honneur au chef indigène Raoni Metuktire, qu'il a serré dans ses bras. Ce cacique du peuple kayapa est devenu ces dernières décennies l'icône planétaire de la défense de l'Amazonie.
"Tu as une énergie encore plus forte à chaque fois que je te revoie (...), encore plus en forme, prêt à mener le combat. Très modestement je voulais dire que nous continuerons à le mener à tes côtés", a lancé M. Macron au vieux chef autochtone.
Insultes sous Bolsonaro
Il s'agit du premier voyage officiel au Brésil 'un président français depuis onze ans.
"Nous sommes dans un moment franco-brésilien", se félicite la présidence française. "La France est un acteur essentiel, incontournable pour la politique étrangère brésilienne", renchérit la diplomatie brésilienne.
Après Belém, le président français se rendra mercredi 27 mars sur la base navale d'Itaguai (Sud-Est), pour mettre en avant le partenariat de défense entre les deux pays.
Le troisième de quatre sous-marins à propulsion classique nés d'une coopération franco-brésilienne sera mis à l'eau à cette occasion en présence des deux dirigeants.
Brasilia pourrait aussi faire appel à Paris pour l'aider à développer la propulsion nucléaire sur un cinquième sous-marin. De tels transferts de technologie, très sensibles en matière de souveraineté et de non-prolifération, représenteraient une petite révolution vue de France.
Jeudi 28 mars, le président français sera accueilli dans la capitale Brasilia par Lula au palais présidentiel de Planalto pour des échanges dominés par les grands enjeux internationaux.
Si les deux hommes veulent pousser la transition écologique et la réforme de la gouvernance internationale, les sujets qui fâchent ne manquent pas.
À commencer par l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay et Bolivie), serpent de mer que Paris bloque sur fond de crise agricole en Europe.
AFP/VNA/CVN