Macron entame à Strasbourg un périple sur les traces de la Grande Guerre

Le président français Emmanuel Macron retrouve, dimanche 4 novembre à Strasbourg, son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier en prélude d'un road-trip présidentiel inédit à travers l'Est et le Nord de la France pour célébrer le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale.

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Le président français Emmanuel Macron (droite) et son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier au mémorial de Hartmannswillerkopf à Wattwiller, le 10 novembre 2017.
Photo: AFP/VNA/CVN

De Verdun à la Somme, le président français va sillonner onze départements en une semaine pour se rendre sur les champs de bataille de la Grande Guerre et à la rencontre d'une France périphérique frappée par la crise.

Ce périple, au "format inédit" selon l'Élysée, se terminera dimanche 11 novembre sous l'Arc de Triomphe. M. Macron y ravivera la flamme du soldat inconnu en présence d'une centaine de dirigeants étrangers.

Le voyage aura une triple dimension. Mémorielle d'abord puisqu'il s'agit d'honorer la mémoire des quelque huit millions de Français qui ont combattu de 1914 à 1918, pour 1,4 million de morts, dix ans après la disparition du dernier Poilu, Lazare Ponticelli.

Diplomatique ensuite, alors que M. Macron sera accompagné à plusieurs étapes par des chefs d'État ou de gouvernement étrangers, avant même le bouquet final de dimanche 4 novembre à Paris où on attend notamment les présidents américain Donald Trump et russe Vladimir Poutine.

L'"itinérance" aura, enfin, une forte connotation politique et sociale à un moment où le président est au plus bas dans les sondages et que la grogne des Français monte sur la question du pouvoir d'achat.

Les moments forts du périple d'Emmanuel Macron dans l'Est et le Nord à l'occasion des cérémonies du 100e anniversaire de l'armistice de 1918.
Photo: AFP/VNA/CVN

Loin de Paris

Accusé par l’opposition d'être le président exclusif des riches et des villes, M. Macron passera une semaine loin de Paris et à l'écart des grandes métropoles, à l'exception de Strasbourg.

Au total, il se rendra dans 17 villes, surtout de taille moyenne, comme Charleville-Mézières où se tiendra mercredi 7 novembre un Conseil des ministres décentralisé.

"Chaque étape sera l'occasion d'aborder les préoccupations actuelles des territoires visités, qui tentent de rebondir après avoir été frappés par la désindustrialisation et les bouleversements agricoles", souligne l'Élysée.

Le chef de l'État visitera des usines, dont celle de Renault à Maubeuge (Nord), non loin de l'aciérie d'Ascoval, menacée de fermeture. Il se rendra dans un EPHAD pour débattre des services de santé en milieu rural et consacrera une matinée à Lens au plan de lutte contre la pauvreté.

La nécropolole de Notre-Dame-de-Lorette à Ablain-Saint-Nazaire dans le Pas-de-Calais fait partie de "l'itinérance mémorielle" du président français Emmanuel Macron.
Photo: AFP/VNA/CVN

À chaque étape, il rencontrera des élus locaux avec lesquels l'exécutif tente de renouer après des mois de tension.

Le coup d'envoi est donné à Strasbourg, ville symbole de la réconciliation franco-allemande où, après une cérémonie militaire, MM. Macron, accompagné de son épouse Brigitte, et Steinmeier assisteront dans la soirée dans la cathédrale Notre-Dame à un concert d'œuvres de Debussy et Beethoven.

Emmanuel Macron va ensuite visiter les sites incontournables de la guerre: Verdun (Meuse), "la mère des batailles", le Chemin des Dames (Aisne) ou la nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette (Pas-de-Calais).

L'accent sur la paix

Le monument "aux héros de l'Armée noire" dans le parc de Champagne à Reims, où Emmanuel Macron sera en compagnie du président malien Ibrahim Boubacaar Keïta.
Photo: AFP/VNA/CVN

Il fera aussi étape dans des lieux qui n'ont "jamais été visités par un président français". Comme celui de la terribles batailles de Morhange (Moselle) où M. Macron se rend lundi 5 novembre. Ou celui des Eparges (Meuse) où le président se recueillera mardi devant la statue de Maurice Genevoix, pour lequel l'Élysée dit avoir engagé une "réflexion" au sujet d'une possible future "panthéonisation".

Mercredi 7 novembre, le chef de l'État sera accompagné par son homologue malien Ibrahim Boubacar Keïta à Reims pour honorer "l'Armée noire" des tirailleurs africains. Vendredi 9 novembre, il sera au côté de la Première ministre britannique Theresa May sur un site de la bataille de la Somme.

Avant le retour à Paris, le périple se terminera samedi 10 novembre par une cérémonie très symbolique avec la chancelière allemande Angela Merkel dans la clairière de Rethondes, à Compiègne (Oise), où a été signé l'armistice.

"On sera dans les pas de Helmut Kohl et François Mitterrand en 1984 à Verdun", souligne l'Élysée.

L'absence, décriée par certains, de parade militaire est parfaitement assumée par l'Élysée qui a préféré mettre l'accent sur la paix et la réconciliation franco-allemande.

La paix sera aussi le fil rouge de la journée du 11 novembre, avec la traditionnelle cérémonie à l'Arc de Triomphe. Emmanuel Macron y prendra la parole avant de laisser Angela Merkel prononcer le discours d'ouverture du Forum de la Paix qui se tiendra dans l'après-midi à La Villette.


AFP/VNA/CVN

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