>>Coronavirus : le point sur la pandémie
Calendrier des mesures de restrictions tel qu'annoncé par Emmanuel Macron le 29 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette communication a été faite quelques heures avant l'annonce, par l'ARS de Nouvelle-Aquitaine, du "premier cas en France" confirmé de variant indien, détecté en Lot-et-Garonne sur "un patient revenu d'Inde".
Emmanuel Macron a reconnu que si un variant s'avérait résistant aux vaccins, "vous voyez bien que cela change la situation", dans un entretien accordé à la presse régionale.
Il entend d'ailleurs "actionner des +freins d’urgence+ sanitaires dans les territoires où le virus circulerait trop", avec ces critères : plus de 400 infections pour 100.000 habitants, une augmentation "très brutale" de ce taux et "une menace de saturation des services de réanimation".
"Les prochaines semaines, nous allons construire ensemble le chemin qui nous ramènera à la vie normale", a affirmé le chef de l'État jeudi soir 29 avril sur twitter, en détaillant les "étapes" annoncées.
Première étape le 3 mai : comme prévu, les restrictions de déplacement à 10 km du domicile seront levées, les collégiens et lycéens retrouveront les salles de classe... En revanche, le couvre-feu demeurera inchangé.
Il faudra attendre le 19 mai pour voir le couvre-feu repoussé à 21h00. Ce sera aussi le retour des terrasses des bars et restaurants, avec six personnes par table maximum. "Il nous faut retrouver notre art de vivre à la française, en restant prudents et responsables", a souhaité le chef de l'État.
Les commerces pourront aussi rouvrir à cette date, avec des jauges et protocoles adaptés, de même que les musées, cinémas et théâtres - dans la limite de 800 personnes en intérieur et 1.000 en extérieur.
Troisième étape : le 9 juin, le couvre-feu sera décalé à 23h00 et les cafés et restaurants pourront rouvrir en intérieur - toujours avec six convives par table maximum. Il sera possible de retourner à la salle de sport et le télétravail sera assoupli.
Enfin le 30 juin, à la veille des vacances, "fin du couvre-feu", a affirmé le chef de l'État. Il sera possible de participer à des événements de plus de 1.000 personnes, mais avec un pass sanitaire (test négatif de moins de 72 heures ou certificat d'immunité).
Ce pass "ne sera jamais un droit d'accès qui différencie les Français", a assuré Emmanuel Macron, en précisant qu'il "ne saurait être obligatoire" dans les restaurants, théâtres et cinémas. "Par contre, dans des lieux où se brassent les foules (...) il serait absurde de ne pas l'utiliser", a-t-il considéré.
Les terrasses des cafés et restaurants pourront rouvrir le 19 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les professionnels de l'hôtellerie-restauration se sont réjouis d'avoir "enfin un calendrier", tout en s'inquiétant d'inconnues sur le niveau des jauges et des aides.
De même pour les différentes organisations patronales qui ont toutefois regretté que les commerces ne rouvrent pas pour l'ascension.
Le chef de l'État l'a assuré : "Je n'ai jamais fait de pari sur la santé et la sécurité de nos concitoyens", affirmant avoir mis "l'humain avant tout".
"Précipitation"
Les professionnels de santé ont accueilli ce calendrier avec prudence.
"Peut-être que ça va se stabiliser mais je ne vois pas par quel miracle", a affirmé sur RTL Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital Tenon à Paris, pour qui la prise de décision "est de plus en plus écartée de la logique scientifique".
"Gare à la précipitation", a averti la fédération hospitalière de France.
En revanche pour Simon Cauchemez, membre du Conseil scientifique qui conseille le gouvernement, "si l'on étale progressivement la levée des restrictions sanitaires jusqu'à début juillet, avec un rythme plus soutenu sur la vaccination, on se retrouve au début des grandes vacances dans une situation épidémique plus tenable".
Le nombre de malades du COVID-19 hospitalisés en réanimation a poursuivi jeudi 29 avril sa lente décrue amorcée il y a quelques jours, à 5.804, selon les chiffres de Santé publique France. Le nombre de patients COVID à l'hôpital a reculé à 29.487 contre 29.911 la veille. Au total, 26.538 nouveau cas ont été enregistrés et 321 personnes sont mortes à l'hôpital ces dernières 24 heures, soit 104.253 depuis le début de l'épidémie.
Alors que la vaccination est devenue un enjeu crucial, de nombreuses voix ont appelé le gouvernement à élargir les publics éligibles, comme la présidente (ex-LR) de l'île-de-France Valérie Pécresse.
Une option écartée par le chef de l'État : "on va continuer à prioriser par âge", mais la vaccination sera ouverte "à compter du 1er mai" à tous les adultes obèses, ayant "un indice de masse corporelle supérieur à 30", a-t-il affirmé.
Pour l'heure, 14,9 millions de personnes ont reçu au moins une injection, dont plus de six millions deux doses, avec un record de 545.888 injections au cours des dernières 24 heures.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a elle mis en garde jeudi 29 avril l'Europe sur l'assouplissement des restrictions, estimant que la situation en Inde, en pleine flambée, "peut se produire n'importe où".