>>Réouverture des écoles, Macron esquisse le calendrier de déconfinement
Une terrasse d'un café à Paris, après le premier confinement, le 23 juillet 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le chef de l'État présentera vendredi 29 avril "les perspectives" de "sortie progressive" des restrictions anti-COVID, a annoncé mercredi 28 avril le Premier ministre Jean Castex, à l'issue du conseil de défense sanitaire et du conseil des ministres.
Il ne s'agira pas d'une allocution télévisée, comme cela a été le cas à plusieurs reprises depuis le début de la crise, mais d'un entretien publié vendredi matin 29 avril par la presse quotidienne régionale, a-t-on ensuite appris auprès de plusieurs médias régionaux.
M. Macron, qui s'est entretenu mardi 27 avril avec une dizaine de maires, avait évoqué lundi 26 avril un plan en plusieurs phases pour rouvrir les terrasses, les lieux culturels, les salles de sports et les restaurants entre la mi-mai et la fin juin.
Le projet de loi de sortie de l'état d'urgence sanitaire, adopté mercredi 28 avril par le gouvernement, lui permettra encore jusqu'à fin octobre de restreindre les déplacements ou de fermer des commerces en cas d'aggravation de la situation sanitaire. Son examen commencera dès la semaine prochaine au Parlement.
Les terrasses rouvriront-elles avant ou après le pont de l'Ascension (13-16 mai) ? L'heure du couvre-feu sera-t-elle décalée ? Quels musées pourront accueillir du public et avec quelle jauge, après plus de six mois de fermeture ? Les réouvertures seront-elles différentes selon les territoires ?
De nombreuses questions restent posées et l'attente d'une intervention du chef de l'État a relancé la machine à spéculations, au moment où d'autres pays, comme la Grande-Bretagne ou l'Italie, ont entamé une levée plus ou moins progressive des restrictions sanitaires.
"Descente lente"
Même si le nombre des malades du COVID-19 hospitalisés est repassé mercredi 28 avril sous la barre des 30.000, pour la première fois depuis début avril (29.911), les indicateurs restent dégradés.
On compte environ 27.000 cas positifs par jour en moyenne ces sept derniers jours (31.539 mercredi 28 avril), et 5.879 malades du COVID étaient en réanimation mercredi 28 avril.
Le COVID a encore fait 324 morts dans les dernières 24 heures, pour un total de 103.947 décès depuis le début de l'épidémie il y a un an.
"Nous voyons une tendance à la baisse qui est plus lente qu'en novembre" et dont l'impact "ne se traduit encore que très timidement dans l'évolution du nombre de malades en réanimation", a résumé M. Castex.
"Les données nous indiquent qu'on a passé un pic, plus ou moins au début du mois d'avril, et on est en descente, mais cette descente est assez lente", a confirmé sur RTL l'épidémiologiste et directrice de recherches à l'Inserm, Vittoria Colizza.
"Avec un R (taux de reproduction du virus) à 0,9" comme c'est le cas actuellement, "il nous faut un mois pour diviser par deux, plus ou moins, le nombre de cas" mais avec la réouverture des écoles depuis lundi 29 avril, il faut s'attendre, selon elle, à "une diminution du ralentissement" de l'épidémie, ce qui "pourrait nous amener à un plateau".
"Débrider"
Dans ce contexte, la cadence de la vaccination reste un enjeu crucial pour le gouvernement, confronté à des demandes de plus en plus pressantes d'anticiper l'ouverture, fixée pour l'instant au 15 mai, des injections aux 50-55 ans sans conditions de comorbidité.
Une pression relancée par le constat que des rendez-vous restent libres dans certains grands centres de vaccination, comme au Stade de France.
"Je crois qu'il faut débrider la question de l'âge, parce que c'est quand même un scandale que des doses ne soient pas utilisées alors qu'il y a beaucoup de gens qui souhaitent se faire vacciner", a insisté la maire de Paris, Anne Hidalgo, sur franceinfo.
C'est "prématuré" à ce stade, a répondu M. Castex à la sortie du Conseil des ministres, sans toutefois fermer la porte "à un élargissement des publics" s'il se confirmait qu'un "certain nombre de rendez-vous" disponibles n'étaient "pas honorés".
"Des créneaux libres, il n'y en a pas tant que ça", a voulu relativiser sur Europe 1 le président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, Alain Fischer, qui a insisté sur la nécessité d'"aller chercher" les personnes non vaccinées dans les catégories éligibles.