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La plateforme américaine de réservation de voiture avec chauffeur Lyft, rival d'Uber, officialise son projet d'entrée en Bourse. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Pour l'heure, Lyft ne donne guère de détails dans les documents déposés auprès de l'autorité de surveillance des marchés (SEC), mais indique avoir enregistré des pertes de 911 millions de dollars en 2018 pour un chiffre d'affaires de 2,2 milliards de dollars.
Des chiffres qui pourraient effrayer certains petits porteurs. Pour autant, il ne fait guère de doute que l'entrée en Bourse (IPO) de cette licorne, comme on appelle les entreprises non cotées de la tech valorisées à plus d'un milliard de dollars, va aiguiser les appétits.
Lyft est actuellement valorisé à quelque 15 milliards de dollars, au regard de ses levées de fonds privés successives et l'agence Bloomberg affirme que ses fondateurs espèrent pousser cette valorisation à 20-25 milliards de dollars. Petit bonus, le titre sera négocié sous le symbole LYFT.
"Nous sommes hyper focalisés sur notre objectif de révolutionner les transports et nous continuons à être les plus innovants", affirme Lyft dans les documents rendus publics vendredi 1er mars.
La feuille de route de Lyft: "Nous sommes convaincus que les villes devraient être construites pour les gens pas pour les voitures".
Pousse-toi de là Uber
Le logo de Lyft sur un smartphone, le 29 juin à New York. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
L'entreprise ne dévoile ni le nombre d'actions qu'elle compte vendre ni la fourchette de prix d'introduction.
Quant au calendrier, Lyft précise simplement que la date du début de la vente des titres se fera "aussi vite que possible après l'entrée en vigueur de l'enregistrement".
Le grand concurrent de Lyft, Uber, a également l'intention d'entrer en Bourse cette année.
Bien plus imposant que Lyft, Uber a lui aussi perdu beaucoup d'argent l'année dernière, 865 millions de dollars de perte nette rien que sur les trois derniers mois de l'année, à cause de ses efforts pour se diversifier et tenter d'attirer nouveaux clients et chauffeurs. Uber réalise peu ou prou en trois mois le chiffre d'affaires annuel de son concurrent plus jeune de trois ans créé en 2012.
Mais Lyft, présent aux États-Unis surtout et au Canada, profite d'une image positive auprès du grand public, là où Uber a beaucoup de mal à se défaire d'une terrible réputation forgée à coups de scandales sous le règne de son fondateur et ex-patron Travis Kalanick, poussé à la démission mi-2017.
Les fondateurs de l'entreprise, Logan Green et John Zimmer, ont décidé selon un récent article du Wall Street Journal de garder une majorité de votes parmi les actionnaires après l'introduction en Bourse, tout en ne détenant que moins de 10% des titres.
Cette majorité donnerait à MM. Green et Zimmer une très grande latitude sur l'avenir de l'entreprise et la gouvernance en son sein. Une mainmise qui peut inquiéter des investisseurs potentiels.
Ils ont aussi indiqué que certains des chauffeurs, les plus fidèles aux 10.000 courses au moins, pourront toucher 10.000 dollars à l'occasion de l'IPO. Ils auront le choix d'acheter des actions au prix d'introduction (en général une bonne affaire) ou empocher le cash.
Voiture autonome, vélo et trottinette
Le logo de Lyft sur le parabrise d'une véhicule, le 11 février 2019 à Hollywood, en Californie, aux États-Unis. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
La principale source de revenus de Lyft vient des voitures de location avec chauffeur. Selon un business modèle inventé de toutes pièces par Uber, les clients commandent une voiture sur leur application installée sur téléphone portable. Le chauffeur les accueille et les dépose où ils le souhaitent, et le paiement se fait électroniquement. Les conducteurs sont indépendants et assument les frais des opérations. Lyft les paie à la course.
C'est ce modèle qui pose parfois problème, des élus reprochant à Lyft comme à Uber de ne pas assez rémunérer les conducteurs, ce qui a conduit à de nombreuses poursuites à travers le pays et pourrait obliger Lyft à reconnaître les chauffeurs comme des employés.
L'entreprise, basée à San Francisco, opère aussi un service de trottinettes électriques qui sont devenues légion dans les grandes villes américaines et ailleurs, et un service de partage de bicyclettes notamment à New York.
Enfin l'entreprise fait de la recherche sur les voitures autonomes considérées comme la réponse aux risques posés par la législation du travail.
AFP/VNA/CVN