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L'application de la plateforme américaine de covoiturage Lyft, qui a lancé lundi 18 mars le processus de son introduction en Bourse au Nasdaq à New York |
Photo: AFP/VNA/CVN |
La jeune entreprise créée en 2012 à San Francisco et que cette entrée en Bourse pourrait valoriser à plus de 20 milliards de dollars, a débuté son "roadshow" à New York, la capitale financière des États-Unis. Cette tournée des investisseurs doit lui permettre de se présenter sous son meilleur jour et vendre 30,77 millions d'actions à un prix compris entre 62 et 68 dollars. Et si la demande dépasse largement l'offre, comme cela sera presque certainement le cas, Lyft a prévu 4,615 millions d'actions supplémentaires.
Le titre sera coté à New york sur la plateforme électronique Nasdaq sous, l'enviable, symbole "LYFT". La première cotation devrait avoir lieu en fin de semaine prochaine, selon le Wall Street Journal. En officialisant son projet d'entrée en Bourse début mars, Lyft avait dévoilé des pertes de 911 millions de dollars en 2018 pour un chiffre d'affaires de 2,2 milliards de dollars. "Nous sommes très focalisés sur notre objectif de révolutionner les transports et nous continuons à être les plus innovants", avait fait valoir Lyft en mars, alors qu'Uber compte lui aussi entrer en Bourse cette année.
Devant Uber
Uber a lui aussi perdu beaucoup d'argent l'année dernière - 865 millions de dollars de perte nette rien que sur les trois derniers mois de l'année - à cause de ses efforts de se diversifier. Mais Lyft, présent aux États-Unis surtout et au Canada, profite d'une image positive auprès du grand public, là où Uber pâtit de sa réputation sulfureuse forgée sous le règne de son fondateur et ex-patron Travis Kalanick, poussé à la démission mi-2017. Si Lyft a une meilleure image, la volonté de ses fondateurs, Logan Green et John Zimmer de garder un contrôle étroit de l'entreprise ont suscité des interrogations. Ainsi, MM. Green et Zimmer auront respectivement 29% et 19% des droits de vote après l'IPO.
Cette majorité donnerait à MM. Green et Zimmer une très grande latitude sur l'avenir de l'entreprise et la gouvernance en son sein. Une mainmise qui peut inquiéter des investisseurs potentiels. Lyft a aussi indiqué que certains des chauffeurs, les plus fidèles aux 10.000 courses au moins, pourront toucher 10.000 dollars à l'occasion de l'IPO. Ils auront le choix d'acheter des actions au prix d'introduction (en général une bonne affaire) ou empocher le cash.
Voiture autonome, vélo et trottinette
La principale source de revenus de Lyft vient des voitures de location avec chauffeur. Selon un business modèle inventé de toutes pièces par Uber, les clients commandent une voiture sur leur application installée sur téléphone portable. Le chauffeur les accueille et les dépose où ils le souhaitent, et le paiement se fait électroniquement. Les conducteurs sont indépendants et assument les frais des opérations. Lyft les paie à la course.
C'est ce modèle qui pose parfois problème, des élus reprochant à Lyft comme à Uber de ne pas assez rémunérer les conducteurs, ce qui a conduit à de nombreuses poursuites à travers le pays et pourrait obliger Lyft à reconnaître les chauffeurs comme des employés. L'entreprise, basée à San Francisco, opère aussi un service de trottinettes électriques qui sont devenues légion dans les grandes villes américaines et ailleurs, et un service de partage de bicyclettes notamment à New York. Enfin l'entreprise fait de la recherche sur les voitures autonomes considérées comme la réponse aux risques posés par la législation du travail.
AFP/VNA/CVN