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L'UE à 27 "unanime" dans sa stratégie sur le Brexit

Les 27 dirigeants de l'Union européenne (EU) ont adopté samedi 29 avril "unanimement" les grands principes directeurs qui guideront les négociateurs européens du Brexit au cours des deux prochaines années, illustrant ainsi leur unité revendiquée face au Royaume-Uni.

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Vue générale de la table et des participants du premier sommet extraordinaire à 27 sur le Brexit, le 29 avril.

"Orientations adoptées à l'unanimité", s'est félicité sur Twitter le président du Conseil européen Donald Tusk, peu après l'ouverture à Bruxelles du premier sommet extraordinaire à 27 sur le Brexit. Quatre minutes pour adopter le texte ! L'UE ne s'est pas privée de mettre en évidence son efficacité, conséquence de son unité, quitte à en plaisanter. "Ne vous attendez pas à ce qu'on maintienne cette rapidité, cela n'arrivera plus jamais", a lancé, enjoué, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker en salle de presse.

Mais pour Donald Tusk comme pour Michel Barnier, le négociateur en chef du camp européen, cette unité est aussi dans l'intérêt du Royaume-Uni : c'est la "condition politique la plus importante" pour parvenir à un accord final, a insisté le président du Conseil. "Que nous, les 27, nous nous allions et parlions d'une seule voix, c'est la chose la plus naturelle du monde. Mais ce n'est pas pour autant que nous nous allions contre" le Royaume-Uni, a assuré la chancelière allemande Angela Merkel.

Un mois exactement après la notification officielle de Londres, dix mois après le référendum britannique, les Européens ont signalé que leurs préparatifs des négociations se passaient sans accroc. Deux jours plus tôt à Londres, la Première ministre Theresa May s'était, elle, inquiétée de voir le reste de l'UE "s'unir contre" son pays.

Les citoyens, première priorité

Les "orientations" entérinent trois points clés à régler dans l'accord de retrait du Royaume-Uni. La "priorité numéro 1" est les droits des citoyens affectés par le Brexit, principalement les trois millions de ressortissants de l'UE installés au Royaume-Uni, qui s'inquiètent pour leur droit de résidence, à la retraite ou encore leur sécurité sociale. La Commission européenne a déjà établi une liste de ces droits "à protéger".

M. Tusk a dit attendre "une réponse sérieuse" de Londres sur ce point, condition essentielle pour que les discussions progressent. M. Juncker, de son côté, a demandé aux Britanniques de "ne pas sous-estimer les difficultés techniques" rencontrées par l'UE. Les deux parties devront aussi trouver un terrain d'entente sur le solde des comptes, dossier probablement le plus politiquement sensible. La facture s'annonce salée pour Londres, estimée autour de 40 à 60 milliards d'euros côté européen, selon le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel.

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, à son arrivée à Bruxelles pour un sommet, le 29 avril.

M. Juncker anticipait déjà quelques fissures dans l'unité des 27 sur le sujet : "Il y a ceux qui ne veulent pas payer plus et ceux qui ne veulent pas recevoir moins. Ce sera un vrai débat", a-t-il pronostiqué. Le troisième point concerne l'Irlande. Personne ne souhaite voir rétablie une frontière physique entre la République et la province britannique d'Irlande du Nord, ni remettre en cause les accords de paix chèrement acquis après 30 ans de "troubles". Toutes ces discussions doivent permettre un "retrait en bon ordre" du Royaume-Uni d'ici fin mars 2019.

Approche progressive

Les Européens privilégient une approche "progressive" des négociations : avant d'envisager de parler de la nature de la "future relation", il faudra faire des progrès "suffisants" sur les trois points clés fixés par l'UE. Selon Angela Merkel, les 27 jugeront d'eux-mêmes de l'avancée des progrès sur ces trois questions avant de passer à la phase suivante, à l'automne selon les prévisions de M. Barnier.

Comme l'UE, Londres souhaite "un partenariat rapproché" entre les deux parties, a réagi le ministre britannique du Brexit David Davies dans un communiqué. Mais nul doute, selon lui, que les négociations seront "dures et parfois même agressives". "Il y aura forcément un prix et un coût pour le Royaume-Uni", a rappelé le président français François Hollande, dans la lignée de l'avertissement lancé il y a deux jours par la chancelière allemande sur les "illusions" de certains responsables politiques britanniques.

Mercredi prochain 3 mai, la Commission publiera le complément légal à la déclaration des 27, soit des "directives" plus détaillées qui constitueront le mandat des négociateurs. Leur adoption par les 27 est prévue le 22 mai. En ordre de bataille, les Européens espèrent entamer les tractations après les élections générales britanniques du 8 juin, convoquées par Theresa May afin d'obtenir un soutien politique sans faille.

AFP/VNA/CVN

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