Présidentielle
Pour les marchés européens, en grande forme, Macron déjà président

Wall Street s'est jointe aux autres marchés financiers mondiaux lundi 24 avril pour saluer par de fortes hausses le premier tour de l'élection présidentielle française, l'indice phare de la Bourse de Paris atteignant même en séance son plus haut niveau depuis janvier 2008.

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Du point de vue des marchés, "on dirait que les Français ont fait plaisir au monde entier", a indiqué Sam Stovall, analyste de CFRA à New York.

"La Bourse considère que l'hypothèque politique est levée. La prime de risque qui pesait sur les actions diminue", a continué Daniel Larrouturou, directeur général délégué de Diamant Bleu Gestion.

Un homme regarde des indices de marché à Tokyo le 24 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le candidat pro-européen et libéral Emmanuel Macron, qui a remporté 24,01% des suffrages, part favori dans la bataille pour le second tour de l'élection présidentielle française, le 7 mai, face à la dirigeante d'extrême droite anti-mondialisation Marine Le Pen, qui a réuni 21,30% des voix.

"Le soulagement est à la mesure de l'inquiétude que représentait pour les marchés l'hypothèse d'un second tour entre deux candidats anti-euro, avec par ailleurs des programmes de dépenses publiques très importantes dont on ne savait pas comment ils seraient financés", a poursuivi M. Larrouturou.

"Après le Brexit et l'élection de Donald Trump, la surprise du premier tour de l'élection française est... l'absence de surprise !" alors que la qualification d'Emmanuel Macron face à Marine Le Pen était "en effet pronostiquée depuis des semaines par les principaux instituts de sondage", ont relevé de leur côté les analystes de Natixis.

Dernière place majeure à clore, Wall Street a engrangé une nette progression : l'indice vedette Dow Jones a pris 1,05% et le Nasdaq, à dominante technologique, 1,24%, s'adjugeant ainsi un nouveau record.

Avant elle, les mouvements en Europe avaient été encore plus marqués. La Bourse de Paris a fini sur une hausse de 4,14% après avoir atteint en cours de séance 5.295,20 points, un plus haut depuis le 15 janvier 2008.

À Francfort, le Dax a terminé sur un nouveau record de 12.454,98 points, grâce à un gain de 3,37%, la Bourse de Madrid progressant de 3,76%.

Celle de Milan a quant à elle fini sur un bond de 4,77% tandis que Londres a progressé de 2,11%.

Ce sont les valeurs bancaires qui ont le plus profité du soulagement ambiant, BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et Natixis s'adjugeant plus de 7% sur la journée. La britannique Barclays, l'italienne Unicredit ou encore l'allemande Deutsche Bank ont elles aussi connu de fortes progressions.

La dette française se détend

Sur le marché obligataire, le taux d'emprunt français à 10 ans s'est nettement détendu à 0,831% après être descendu au début des échanges jusqu'à 0,825%, son plus bas niveau depuis mi-janvier.

Plus significatif, l'écart de taux avec le Bund allemand à même échéance, qui sert de référence, s'est nettement réduit, passant sous les 50 points de base, contre 67 points le 21 avril, signe de l'attrait retrouvé pour la dette française.

Avant les ouvertures européennes, l'Asie avait donné le tempo, Tokyo finissant en progression de 1,37%, tandis que les autres places de la région étaient aussi dans le vert.

L'euro, devenu un enjeu central de l'élection, est monté au début des échanges en Asie jusqu'à 1,0937 dollar, son plus haut niveau depuis novembre 2016, après la victoire de Donald Trump aux États-Unis. Il s'échangeait vers 20h45 (22h45 GMT) autour de 1,0866 dollars.

Vis-à-vis de la devise nippone, délaissée quand les incertitudes se dissipent, la monnaie unique est montée jusqu'à 120,91 yens, un plus haut depuis le 21 mars, avant de repasser sous la barre des 120 yens.

Pour le moment, les sondages créditent en moyenne le candidat d'En Marche ! de plus de 60% des suffrages.

"Alors que les marchés célèbrent ce qui ressemble à un important coup dur pour le mouvement populiste, ce serait une erreur pour les hommes politiques de penser que les problèmes de la France sont résolus", a toutefois tempéré Michael Hewson, un analyste de CMC Markets.

Désormais ce sont les élections législatives des 11 et 18 juin que les marchés ont en ligne de mire.

"La question se posera (...) sur du plus long terme d'avoir la capacité pour Emmanuel Macron de regrouper une majorité parlementaire stable autour de lui", préviennent les analystes de Saxo Banque.

AFP/VNA/CVN

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