"En ce qui concerne la police, il y a réellement une grande insuffisance. Il nous manque toujours plus de cent équipes de formation", a déclaré Fogh Anders Rasmussen à la presse.
Ces équipes étant généralement fortes de 20 à 30 instructeurs, un responsable de l'OTAN a confirmé qu'il faudrait de 2.000 à 2.400 policiers supplémentaires pour les constituer.
M. Rasmussen a prévenu que "cela était le nombre requis actuellement, mais dans les 2 années à venir il en faudra d'autres encore".
L'OTAN a confirmé sa stratégie d'"afghanisation" lors d'une conférence internationale sur l'Afghanistan le 28 janvier à Londres.
Elle prévoit notamment que la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) commandée par l'OTAN transfèrera progressivement à l'appareil de sécurité du gouvernement afghan la responsabilité de la défense et du maintien de la loi et de l'ordre face aux talibans.
Simultanément, la police qui compte 80.000 hommes aujourd'hui, devrait être portée à 109.000 membres en octobre 2010 et à 134.000 en octobre 2011.
Les instructeurs de l'opération d'encadrement de la police afghane financée par l'Union européenne ne peuvent y suffire. Ils sont moins de 200 policiers européens, en raison de difficultés de recrutement, alors que 400 étaient prévus.
Leur mission, par ailleurs, est de former des officiers de police, et non le policier de base.
Du côté de la formation militaire, il y a aussi des insuffisances, quoique moins criantes. "Il nous manque 21 équipes d'instructeurs militaires", a indiqué M. Rasmussen. L'armée gouvernementale, actuellement forte de près de 100.000 soldats, devrait passer à 134.000 hommes en octobre 2010, puis à 171.000 en octobre 2011.
Pour former dans un premier temps ces 134.000 soldats, il faut au moins 180 équipes sur le terrain -ce qu'en jargon OTAN on connaît sous l'acronyme d'OMLT-, a précisé un responsable militaire de l'OTAN.
"Nous disposons aujourd'hui de 140 OMLT, 76 américaines et 64 des autres nations contribuant à l'ISAF. Et 19 autres ont été proposées par des pays autres que les États-Unis" lors d'une récente réunion au quartier général de l'OTAN à Mons (Sud de la Belgique), a-t-il ajouté.
"Ce qui nous en laisse 21 à trouver", a conclu cet officier. M. Rasmussen a annoncé qu'il discuterait avec les alliés de la possibilité de combler ce manque, lors de la réunion des ministres de la Défense de l'OTAN les 4 et 5 février à Istanbul.
AFP/VNA/CVN