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Le ministre des Finances, George Osborne, lors d'une conférence de presse, le 27 juin à Londres. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans le même temps, ces pays, les trois économies les plus importantes de la zone euro, ont exclu toute négociation avec Londres, tant que la demande de sortie de l'UE n'aurait pas été formalisée.
L'agence de notation Standard & Poor's a retiré lundi 27 juin au Royaume-Uni sa précieuse note "AAA" (la plus haute), qu'elle lui attribuait depuis un demi-siècle et lui permettait d'emprunter à des taux avantageux sur les marchés. Réaction similaire de sa concurrente Fitch, qui a fait passer sa note d'AA+ à AA avec perspective négative (elle pourrait donc être encore abaissée dans les prochains mois).
Le Premier ministre David Cameron, qui a appelé à ne pas tourner le dos à l'Europe, a pourtant tenté d'apaiser les inquiétudes, affirmant devant le parlement que les fondamentaux économiques de son pays étaient bons et lui permettraient de faire face aux incertitudes résultant du référendum.
Plus tôt, le ministre des Finances, George Osborne, avait aussi essayé de rassurer les marchés, affirmant que l'économie britannique est "prête à affronter ce que l'avenir nous réserve" et promettant que le processus de sortie de l'UE ne sera enclenché que "lorsque nous aurons une vision claire des nouveaux arrangements que nous recherchons avec nos voisins européens".
Un sondage montre cependant qu'un cinquième des dirigeants d'entreprises britanniques envisagent de partiellement délocaliser.
De son côté, la Bourse de Londres a encore chuté lundi 27 juin, de 2,55% (celles de Paris et de Francfort ont perdu environ 3% et Wall Street 1,5%), cependant que la livre britannique a touché dans la matinée de nouveaux plus bas en 30 ans face au dollar.
"Le Royaume-Uni quitte l'Union européenne mais ne doit pas tourner le dos à l'Europe et au reste du monde", a déclaré David Cameron devant les députés.
"Nous devons déterminer le genre de relations que nous voulons désormais avoir avec l'UE", a ajouté M. Cameron, précisant que ce sera toutefois à son successeur de le faire. Successeur qui sera désigné d'ici au 2 septembre, a de son côté dit le parti conservateur au pouvoir.
Londres a en attendant annoncé la création d'un département spécial au sein du gouvernement pour gérer la question du Brexit.
Ne pas perdre de temps
Outre les retombées économiques, le Royaume-Uni doit gérer l'impatience de ses partenaires européens.
Le président français François Hollande a à cet égard appelé à "ne pas perdre de temps" pour le départ de ce pays de l'UE.
Parallèlement, en vue d'éviter que les "forces centrifuges" ne gagnent du terrain en Europe et que le vote britannique ne donne des idées à d'autres pays, "nous allons présenter une proposition à nos collègues", chefs d'État ou de gouvernement des autres pays de l'UE, pour "donner une nouvelle impulsion" au projet européen "au cours des prochains mois", a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel pendant une conférence de presse à Berlin avec le président français François Hollande et le chef du gouvernement italien Matteo Renzi.
Mme Merkel a notamment souligné que des avancées étaient envisagées dans les domaines de "la défense, la croissance, l'emploi et la compétitivité".
Cependant, "je ne pense pas que le duo franco-allemand puisse faire quelque chose de nouveau pour l'Union européenne", a mis en garde la Première ministre polonaise Beata Szydlo.
"Je regrette personnellement que le Royaume-Uni ne soit plus à la table des discussions quand il y aura un dialogue État-Unis/UE", a pour sa part déclaré le chef de la diplomatie américaine John Kerry, en visite à Londres. Il avait plus tôt appelé les Européens à "ne pas perdre la tête".
Quant au chef de file des partisans du Brexit, Boris Johnson, qui ambitionne de succéder à David Cameron, il a opté pour un ton inhabituellement conciliant vis-à-vis de ses adversaires d'hier, martelant que le Royaume-Uni fait "partie de l'Europe" et que la coopération avec ses voisins allait "s'intensifier".
Il a réaffirmé que la sortie de l'UE n'interviendrait "pas dans la précipitation", tandis que la presse britannique assurait que, face à l'ex-maire de Londres, la ministre de l'Intérieur, Theresa May, devrait incarner la candidature "anti-Boris" au sein du parti conservateur pour le poste de Premier ministre.
Signe d'un Brexit qui a du mal à passer chez une partie des Britanniques, en particulier les jeunes, une pétition réclamant l'organisation d'un deuxième référendum dépassait lundi soir les 3,8 millions de signatures. Et une manifestation est prévue pour mardi en fin de journée à Trafalgar Square afin de protester contre le résultat du référendum.
AFP/VNA/CVN