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Rencontre le 3 juillet entre des membres du Conseil militaire de transition et de l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC). |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Depuis la destitution le 11 avril du président Omar el-Béchir, la tension n'a fait que monter entre le Conseil militaire de transition, qui a pris les rênes du pays, et l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation.
Des pourparlers entre les deux camps avaient été suspendus le 20 mai, chaque partie souhaitant prendre la direction de la transition à venir, prévue sur trois ans.
Mercredi soir 3 juillet, dans un hôtel de Khartoum sur les bords du Nil, trois généraux du Conseil, dont Mohammed Hamdan Daglo surnommé "Hemeidti", et cinq représentants de l'ALC se sont retrouvés en présence des médiateurs de l'Ethiopie et de l'Union africaine (UA), a constaté un correspondant.
Cette rencontre est la première depuis la dispersion dans le sang le 3 juin d'un sit-in de manifestants devant le QG de l'armée à Khartoum, un drame qui a fait des dizaines de morts et provoqué un tollé international.
Les efforts conjoints de l'Ethiopie et de l'UA avait permis d'élaborer un plan de transition. Mardi 2 juillet, les médiateurs ont invité les deux camps à reprendre les négociations, indiquant que le seul point de contentieux concernait la future instance appelée à diriger la transition.
"Négociations directes"
Mercredi 3 juillet, l'ALC a dit accepter de reprendre les "négociations directes" à condition qu'elles ne dépassent pas trois jours.
"Nous avons proposé 72 heures. Ni nous, ni le peuple soudanais ne sommes disposés à entreprendre des négociations sans fin", a indiqué lors d'une conférence de presse un meneur de la contestation, Madani Abbas.
Mardi 2 juillet, les médiateurs avaient indiqué que les négociations allaient porter sur l'instance de transition: un "Conseil souverain" constitué de huit civils et sept militaires.
Sur les huit civils, sept seraient issus de l'ALC tandis que le dernier serait choisi par les deux camps.
Ce "Conseil souverain" devrait être présidé par un militaire pendant 18 mois, avant qu'un civil ne prenne la relève jusqu'à la fin de la transition, qui doit durer au total trois ans, d'après le document.
"Il est temps pour le Conseil militaire de transition de trouver un accord avec l'Alliance pour la liberté et le changement", a commenté mercredi 3 juillet une porte-parole du Département d'état américain Morgan Ortagus.
Washington soutient "l'appel du peuple soudanais pour un gouvernement de transition dirigé par les civils", a-t-elle ajouté.
La suspension en mai des pourparlers était en grande partie due à la composition de cette instance de transition, chaque partie voulant en prendre la tête.
Avant la reprise des négociations mercredi 3 juillet, le chef du Conseil, Abdel Fattah al-Burhane, avait prononcé une "amnistie" concernant 235 membres d'un groupe opposant du Darfour (ouest), "l'Armée de libération du Soudan", une faction qui fait partie de l'ALC.
Ils doivent être libérés "immédiatement" à condition qu'ils ne fassent pas l'objet de poursuites judiciaires dans d'autres affaires, selon un communiqué.
Ces développements arrivent quelques jours après des manifestations de masse.