>>Attentat de Londres : des ceintures explosives factices "pour un maximum de panique"
Photo fournie le 14 juin par une résidente britannique d'un incendie dans une tour d'habitation à Londres. |
"Nous pouvons confirmer que nous avons emmené 30 patients dans cinq hôpitaux différents", a déclaré Stuart Crichton, directeur adjoint des opérations au London Ambulance Service dans un communiqué publié à l'aube. Ce premier bilan risque de s'alourdir alors que des témoins rapportaient que des personnes se trouvaient toujours à l'intérieur de la tour de 27 étages, située dans l'ouest de la capitale, dans le quartier de North Kensington, près de Sheperd's Bush.
Quelques heures après le départ de l'incendie, estimé aux alentours de minuit, l'immeuble était toujours en proie au flammes mercredi matin 14 juin et une épaisse colonne de fumée s'élevait dans le ciel de Londres.
Deux cents pompiers et 40 camions à incendie continuaient à lutter contre le sinistre dont l'origine restait indéterminée. Des documents en ligne datant d'un an environ montrent qu'un collectif de résidents s'était plaint à plusieurs reprises de l'état de l'immeuble et des risques d'incendie potentiels.
La tour de 120 appartements datant de 1974 était presque complètement calcinée après avoir été ravagé par le feu pendant une bonne partie de la nuit.
L'immeuble était toujours en proie au flammes mercredi matin 14 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon un journaliste de l'AFP sur place, la police a évacué une partie des immeubles et maisons voisins, menacés par la chute de débris lourds, alors que certains craignaient que la tour puisse s'effondrer.
Plusieurs témoins disent avoir entendu des cris sortant de l'immeuble. Un homme a également été aperçu agitant un linge blanc par la fenêtre.
Un témoin, Jody Martin, arrivé sur les lieux en même temps que le premier camion de pompiers, a raconté à la BBC avoir entendu des cris et vu une personne tomber de l'immeuble ainsi qu'une femme tenir son bébé à la fenêtre.
"Trop de fumée"
"J'ai crié aux gens de descendre mais ils disaient qu'ils ne pouvaient pas quitter leur appartement parce qu'il y avait trop de fumée dans les couloirs", a-t-il dit.
"Les pompiers équipés d'appareils respiratoires travaillent extrêmement dur dans des conditions très difficiles pour maîtriser cet incendie", a souligné le commandant Dan Daly, de la London Fire Brigade.
L'écrivain et acteur britannique Tim Downie, qui habite dans les environs, a fait part de son "horreur". "L'immeuble tout entier est ravagé par les flammes. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne s'effondre", a-t-il dit.
Des dizaines de résidents se sont retrouvés sur le trottoir, souvent en pyjama, certains essayant de contacter des proches bloqués dans la tour. Il ont été dirigés par les forces de l'ordre vers un restaurant voisin, où les premiers blessés étaient traités par les services de secours.
La police londonienne a indiqué que plusieurs personnes avaient subi des inhalations de fumée. "L'incendie va du 2e au 27e étage", ont indiqué les sapeurs-pompiers de Londres qui ont été appelés sur le sinistre vers 01h15 du matin (00h15 GMT). Un collectif de résidents s'était plaint à plusieurs reprises des risques d'incendie potentiels dans l'immeuble, de nombreux détritus s'étant accumulés lors des travaux successifs.
"Ce dossier est particulièrement critique car il n'y a qu'une seule entrée et sortie à la Grenfell Tower durant les travaux de rénovation", précisait ainsi le blog d'un Groupe d'action de Grenfell.
"Le risque qu'éclate un incendie dans les parties communes du hall d'entrée est à peine imaginable, car alors les habitants seraient pris au piège dans le bâtiment, sans aucune possibilité de s'échapper", poursuivait ce blog.
Plusieurs stations de métro dans le quartier ont été fermées, tout comme l'autoroute M40 qui relie la capitale à l'ouest de l'Angleterre, bouclée dans les deux sens.
AFP/VNA/CVN