>>Accroissement alarmant des cancers de la peau chez les moins de 40 ans
Des personnes prennent un bain de soleil sur la plage du Havre, en France, le 1er avril. |
À la différence des crèmes auto-bronzantes traditionnelles, qui ne colorent que la couche superficielle de la peau, cette molécule agit en stimulant les cellules qui produisent des pigments dont le rôle est d'absorber les ultraviolets, expliquent les chercheurs.
L'étude est publiée mardi 13 juin dans la revue américaine Cell Reports. La nouvelle molécule doit encore subir davantage de tests pré-cliniques avant de déterminer son innocuité chez les humains.
Cette substance appliquée comme une crème permet également de brunir l'épiderme des souris à poil roux qui comme les humains, sont plus susceptibles de développer un cancer de la peau sous l'effet des ultraviolets.
Ces travaux découlent d'une étude parue en 2006 dans la revue scientifique britannique Nature qui montrait qu'une autre substance, la forskoline, produite par la plante appelée coléus de l'Inde, pouvait induire le brunissement de la peau de souris rousses sans exposition aux ultraviolets.
Mais les scientifiques ont très vite découvert que cette molécule ne pouvait pas pénétrer la peau humaine.
N'étant pas protégé par une épaisse couche de poils, l'épiderme humain a dû au cours du temps évoluer pour développer des protections contre, entre autres, le froid, la chaleur et les rayons ultraviolets du soleil.
"La peau humaine est une formidable barrière, difficile à pénétrer", explique le docteur David Fisher, chef du service de dermatologie à l'hôpital américain Massachusetts General et professeur à la faculté de médecine de Harvard, principal auteur de cette découverte.
"Dix plus tard, nous avons trouvé une solution avec une différente classe de molécules... plus petites et capables de passer à travers les lipides pour cibler un autre enzyme agissant sur le même mécanisme génétique de pigmentation de la peau", précise le chercheur.
Les scientifiques ont testé ces molécules sur des échantillons de peau humaine en laboratoire et constaté qu'elles brunissaient plus ou moins en fonction des doses de cette substance et la fréquence des applications. Ce bronzage artificiel a duré plusieurs jours.
"L'importance potentielle de cette étude résidera à terme dans une nouvelle stratégie de protection de la peau et de prévention du cancer cutané", juge le docteur Fisher.
"La peau est le plus grand organe de notre corps pouvant être touché par le cancer et la majorité des cas sont liés à une exposition aux rayons ultraviolets", relève-t-il.