Coronavirus
L'onde de choc des mesures américaines se répand dans le monde

L'interdiction temporaire d'entrée aux États-Unis des voyageurs en provenance d'Europe, décrétée mercredi soir 11 mars à Washington, a provoqué un choc dont les ondes se sont propagées jeudi 12 mars au monde entier, avec des bourses en fort recul et la multiplication des mesures de protection.

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Les couloirs désertés de l'aéroport JFK à New York le 12 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

La France, par la voix de son président Emmanuel Macron, a rejoint dans la soirée la liste des pays dont les écoles, crèches et universités vont fermer. Le chef de l'État de l'un des pays les plus touchés d'Europe par la pandémie du nouveau coronavirus a demandé aux séniors de plus de 70 ans de rester chez eux, sans toutefois décider le report du premier tour des élections municipales, prévu dimanche 15 mars.

De probables fermetures de frontières seront probablement nécessaires dans les jours ou les semaines à venir, "mais il faudra les prendre à l'échelle européenne", a annoncé M. Macron, qui a assuré que l'UE devra réagir "fort et vite" pour surmonter la crise économique mondiale provoquée par la pandémie. Dans le monde, en Europe notamment, où plus de 20.000 cas sont déjà signalés, l'épidémie poursuit sa progression inexorable, bouleversant la vie quotidienne des populations, de la limitation de déplacements aux fermetures de frontières.

Ainsi à New York, par exemple, le Metropolitan Museum a fermé ses portes, sans date prévue de réouverture et tous les rassemblements de plus de 500 personnes ont été interdits. En Autriche, les stations de ski du Tyrol vont fermer par anticipation. À Rome, toutes les églises ont fermé leurs portes aux fidèles jusqu'au 3 avril.

L'Italie a enregistré jeudi 12 mars son millième mort, entre 5 et 10.000 personnes sont probablement infectées au Royaume Uni - où seulement 590 cas sont recensés -, selon le gouvernement, et le nombre de cas a explosé en Espagne. Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a averti jeudi 12 mars d'un risque "élevé" de voir le système de santé dans l'UE et au Royaume-Uni être débordé par l'épidémie.

En Chine en revanche, point de départ de l'épidémie, le nombre de nouvelles contaminations a chuté jeudi 12 mars à 15, au plus bas depuis la mi-janvier. Affolées par l'épidémie et déçues par les annonces dans la journée de la Banque centrale européenne, les Bourses ont sombré. Milan, Paris et Madrid ont enregistré les pires plongeons de leur histoire à la clôture, Londres et Francfort les pires depuis plus de 30 ans. À Wall Street les principaux indices ont continué leur dégringolade.

L'impact de l'épidémie sur l'économie mondiale reste "difficile à prédire" et dépendra de l'ampleur de la pandémie et des réponses apportées par les pays touchés, a indiqué jeudi 12 mars le FMI, précisant que la croissance mondiale en 2020 serait inférieure à celle de 2019. La BCE constate une "considérable aggravation des perspectives de croissance à court terme" en zone euro, a de son côté averti sa présidente, Christine Lagarde.

Après les aides massives déjà annoncées par les grands argentiers de la planète, la BCE a dévoilé jeudi 12 mars un arsenal de mesures visant à endiguer la panique financière et limiter l'impact économique de la pandémie, mêlant prêts aux banques - afin qu'elles aident les entreprises en vue d'éviter une vague de faillites - et rachat de dettes publiques et surtout privées. Elle n'a en revanche pas touché à ses taux directeurs, un statu quo qui a accéléré la dégringolade des marchés actions.

- Ordre dispersé –

L'UE va d'ores et déjà se pencher sur l'impact économique de la décision américaine, la veille, d'interdire l'entrée aux États-Unis - qui recense 1.100 cas -, à compter de samedi et durant au moins trente jours, des voyageurs en provenance de 26 pays européens.

Bilan et expansion de l'épidémie de Covid-19 dans le monde, au 11 mars à 9h GMT.

Celle-ci aura un "fort impact" sur l'économie, a concédé le président Donald Trump, à propos de sa mesure surprise, qui a poussé de nombreux Américains, inquiets d'être bloqués en Europe, à se précipiter dans les aéroports à Paris, Londres ou Amsterdam, écourtant vacances ou déplacement professionnel. Pour le directeur général de l'Association internationale du transport aérien (Iata), Alexandre de Juniac, le choc provoqué par cette crise sur son secteur est "extrêmement brutal".

Mais deux pays européens ont pris jeudi 12 juin des décisions similaires : la Slovaquie a annoncé la fermeture de ses frontières à tous les étrangers à l'exception des Polonais et la République tchèque voisine a interdit l'entrée aux voyageurs arrivant de 15 pays. Pour le directeur général de l'Association internationale du transport aérien (Iata), Alexandre de Juniac, le choc provoqué par cette crise sur son secteur est "extrêmement brutal".

Calendrier sportif

Dans le monde, 131.460 cas ont été recensés dans 116 pays et territoires, causant la mort de 4.923 personnes, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles jeudi 12 mars à 17h00 GMT.

Un avion de la compagnie italienne Alitalia atterrit à l'aéroport de Los Angeles
Photo : AFP/VNA/CVN

Le patron de l'Organisation mondiale de la Santé Tedros Adhanom Ghebreyesus a tenté de rassurer en affirmant que cette pandémie était "maîtrisable". En Italie, qui compte désormais plus de 15.000 cas, dont plus de 1.000 morts, tous les commerces, sauf ceux jugés essentiels, sont désormais fermés.

Des mesures qui ont laissé perplexes les Italiens, peinant à juger lesquels étaient essentiels. Jeudi 12 mars, il était par exemple impossible de trouver une laverie ouverte, un commerce pourtant exempté de fermeture. En Espagne, le nombre de cas a bondi à près de 3.000 cas - dont une ministre - et le nombre de morts a presque doublé à 84. Les écoles de la région de Madrid ont été fermées. L'ensemble du gouvernement était soumis au test du coronavirus.

La pandémie continue aussi de semer le chaos dans le calendrier sportif: matches de basket de la NBA suspendus, championnat d'Italie de football suspendu jusqu'au 3 avril, championnat d'Espagne suspendu pour les deux prochaines journées. La flamme olympique pour les JO de Tokyo a bien été allumée jeudi sur le site antique grec d'Olympie, lors d'une cérémonie écourtée et en l'absence de spectateurs, alors l'opportunité de maintenir ces jeux fait débat. Et le championnat d'Europe de football, prévu dans douze pays du 12 juin au 12 juillet, est lui aussi de plus en plus menacé.


AFP/VNA/CVN

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