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"Nous sommes tous à la maison, merci" peut-on lire sur la façade d'un immeuble à Rome, le 11 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À Wall Street, l’indice Dow Jones a clôturé mercredi 11 mars encore sur une baisse de 5,8%, en retrait de plus de 20% par rapport à son dernier record atteint en février, alors que sur les marchés mondiaux les cours du pétrole continuaient de plonger.
Le président américain Donald Trump a annoncé qu’il ferait dans la soirée une allocution pour annoncer de nouvelles mesures.
Dans de nombreux pays, la vie quotidienne des populations est chaque jour plus perturbée, de la limitation des déplacements aux fermetures en cascade de lieux publics ou aux restrictions du nombre de personnes pouvant se rassembler.
Situation unique, les 60 millions d’Italiens étaient appelés à rester chez eux mercredi 11 mars pour la deuxième journée consécutive. Dans la soirée, le gouvernement a décrété la fermeture de tous les commerces, sauf pour l’alimentation et la santé.
"Nous fermons les commerces, les bars, les pubs, les restaurants", a dit le Premier ministre Giuseppe Conte, précisant que "la livraison à domicile sera autorisée".
L’Italie, qui compte désormais plus de 12.000 cas, dont 827 morts, est en outre de plus en plus isolée avec la multiplication par certains de ses voisins des mesures de précaution, Autriche et Slovénie en tête, tandis que de grandes compagnies aériennes l’évitent et que les touristes la fuient massivement.
Fini les foules sur la place Saint-Pierre à Rome, le long des canaux à Venise ou sur le site archéologique de Pompéi près de Naples.
Pour Stefano Ruggiero, qui gère une parfumerie près du Ponte Vecchio à Florence, "jamais la rue n’a été aussi calme" depuis l’ouverture de son établissement en 1911. "Même après la terrible inondation de 1966, quand la boue (déposée par les eaux débordant du fleuve, l’Arno) avait tout dévasté, il y avait plus de gens".
Aggravation aussi en Espagne, où les cas ont presque quadruplé depuis dimanche 8 mars pour dépasser les 2.000.
Bilan et expansion de l'épidémie de COVID-19 dans le monde, au 11 mars à 9 h GMT. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Conséquence, les écoles de la région de Madrid ont été fermées. Une décision similaire a été prise mercredi 11 mars à l’échelle de toute la Pologne, de l’Ukraine, de l’Autriche, du Danemark et du Qatar qui ont ainsi emboîté le pas à une quinzaine d’autres pays.
Le Danemark a également interdit tout rassemblement de plus de cent personnes et a prié les fonctionnaires de rester chez eux.
L’Inde, peu touchée pour l’instant avec seulement 60 cas, a suspendu jusqu’au 15 avril l’attribution de tous les visas de tourisme et décidé d’imposer une quarantaine aux voyageurs provenant de Chine, d’Italie, d’Iran, de République de Corée, de France, d’Espagne et d’Allemagne.
Propagation "alarmante"
La place Saint-Pierre fermée aux touristes en raison de l’épidémie de nouveau coronavirus, le 11 mars au Vatican. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Corollaire de ces "niveaux alarmants de propagation" du coronavirus, l’OMS, par la voix de son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a estimé mercredi 11 mars à Genève que le COVID-19 pouvait désormais être considéré comme "une pandémie".
Voyant dans cette déclaration "un appel à agir", le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a appelé tous les pays à "redoubler d’efforts immédiatement".
Confrontés aux craintes d’une crise économique majeure, les grands argentiers de la planète ont annoncé des aides souvent massives, l’Allemagne se disant par exemple pour la première fois prête à renoncer à la sacro-sainte règle du zéro déficit budgétaire, souvent critiquée à l’étranger.
Fonds d’investissement de 25 milliards d’euros évoqué par la Commission européenne, enveloppe du même montant annoncée mercredi 11 mars en Italie, plan de 30 milliards de livres rendu public au Royaume-Uni - où la banque centrale a fortement abaissé ses taux -, prochaine présentation aux États-Unis d’un programme de soutien, milliard de dollars canadiens promis par Ottawa, plan de relance de plus de 10 milliards d’euros en Australie, la liste est impressionnante.
Comme Wall Street, les bourses européennes ont continué mercredi 11 mars de perdre du terrain.
Dans un hôpital temporaire destiné à soigner les personnes contaminées par le COVID-19, le 11 mars 2020 à Wuhan, en Chine. |
Dans un hôpital temporaire destiné à soigner les personnes contaminées par le COVID-19, le 11 mars 2020 à Wuhan, en Chine. |
Il faut dire que 75% des firmes américaines constatent des difficultés dans les chaînes d’approvisionnement, tandis que l’OPEP a fortement revu à la baisse ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole en 2020.
Et ce au moment même où, en Chine, des entreprises de Wuhan, la ville de 11 millions d’habitants confinés depuis le 23 janvier où est apparu en décembre le nouveau coronavirus, ont été autorisées mercredi 11 mars à reprendre leurs activités.
L’heure y est à l’assouplissement avec la chute spectaculaire du nombre des nouveaux cas quotidiens de contamination.
Principe de précaution
Dans le reste du monde, la plus extrême prudence reste cependant de mise.
Le Salvador, qui n’a pas recensé de cas de coronavirus à ce stade, a décrété l’interdiction pour tous les étrangers d’entrer sur son territoire pendant 21 jours.
La Colombie et l’Argentine vont placer en quarantaine les personnes arrivant des pays les plus touchés, dont la Chine et l’Italie, alors que Malte a suspendu ses liaisons aériennes avec la Suisse, l’Allemagne, la France et l’Espagne.
L’exercice militaire Cold Response 2020, qui devait impliquer plus de 15.000 soldats de l’OTAN dans le Nord de la Norvège a été annulé, à l’instar, au Japon, des principales cérémonies publiques pour commémorer le tsunami du 11 mars 2011.
Et la réunion ministérielle du G7 de Pittsburgh, aux États-Unis, se fera par téléconférence.
Sans parler des reports en cascade des grands rendez-vous sportifs, des matches de football joués à huis clos et de grandes manifestations culturelles annulées ou reportées.
Le COVID-19 a tué dans le monde 4.566 personnes pour 124.101 cas de contamination, selon des chiffres officiels compilés par l’AFP mercredi 11 mars à 17h00 GMT. La Chine (hors Hong Kong et Macao) a à elle seule recensé 80.778 personnes atteintes dont 3.158 sont mortes. L’Iran compte désormais 9.000 cas et 354 décès, la République de Corée 7.755 cas et 60 morts.
La Belgique, l’Indonésie, la Suède, l’Albanie, l’Irlande, le Panama et la Bulgarie ont annoncé de premiers morts.
Aux États-Unis, qui comptent 1.001 cas et 28 décès, selon l’université Johns Hopkins, la Garde nationale va être déployée à New Rochelle, en banlieue Nord de New York, dans une "zone de confinement", le principal foyer du coronavirus de la région.
La France (2.281 cas confirmés, 48 décès) accélère de son côté les préparatifs dans la perspective d’un pic de l’épidémie, sur laquelle le président Emmanuel Macron s’exprimera jeudi soir 12 mars.