L'OMS déclare la fin de la première pandémie grippale H1N1 du siècle

L'Organisation mondiale de la santé (OMC) a mis fin le 10 août à la pandémie de grippe H1N1, la première du 21e siècle qui avait affolé la planète il y a plus d'un an avant de s'avérer "modérée" et nettement moins dévastatrice qu'une simple grippe saisonnière.

"Le monde n'est plus en phase d'alerte 6" et entre désormais "dans la période post-pandémique", a annoncé la directrice de l'OMS, Margaret Chan, lors d'une téléconférence.

L'alerte a été levée car le nouveau virus H1N1, qui a fait quelque 18.500 décès dans le monde depuis sa découverte en avril 2009, a "pratiquement cessé de sévir", a-t-elle expliqué.

Mme Chan a pris cette décision après avoir consulté le 10 août son comité d'urgence chargé notamment d'évaluer la situation dans l'hémisphère Sud où sévit actuellement l'hiver austral.

Le comité de 15 experts, consulté pour la troisième fois depuis février, a reconnu quelques flambées persistantes mais a jugé que l'urgence sanitaire, déclarée peu après la découverte du virus d'origine porcine, aviaire et humaine tenu pour responsable de centaines de morts au Mexique en avril 2009, n'était même "plus d'actualité".

L'OMS fait retomber le soufflé un peu plus d'un an après avoir lancé l'alerte générale le 11 juin en déclarant pandémie, un virus décrit comme "sournois", "préoccupant" et capable de "voyager à une vitesse incroyable".

L'inquiétude de l'OMS était palpable face à une maladie qui n'a épargné en quelques mois que peu de pays de la planète. Surtout, le virus frappait particulièrement une tranche inédite de la population, des personnes jeunes en bonne santé dont certains ont été foudroyées par une forme grave de pneumonie.

Paniquée à l'idée que le virus puisse muter en une forme plus létale, l'organisation avait donné le feu vert en juin à la production massive d'antiviraux et lancé une course contre la montre pour la fabrication d'un nouveau vaccin.

Suivant ses recommandations, de nombreux pays parmi les 193 membres de l'OMS avaient lancé la mobilisation générale : écoles fermées, manifestations annulées, matches de foot reportés... Les masques se vendaient comme des petits pains et les serrements de main s'étaient taris, tandis qu'accolades et autres embrassades étaient bannies. Les gouvernements, eux, multipliaient les commandes sans précédent de médicaments. Mais rapidement, le virus s'est avéré beaucoup moins dangereux que craint. Après un début d'hiver sous tension dans l'hémisphère Nord, la maladie a commencé à refluer lentement en janvier. Au même moment, le flot de critiques contre l'OMS a afflué, les gouvernements se retrouvant avec des millions de vaccins, boudés par les populations.

Des députés du Conseil de l'Europe ont accusé directement l'OMS d'avoir subi l'influence des laboratoires pour déclarer une pandémie qui a fait bondir leurs résultats.

L'OMS a catégoriquement réfuté ces allégations et mis en place un comité d'experts indépendants chargés de faire la lumière sur la gestion de cette crise. Une nouvelle fois, Mme Chan a défendu le 10 août son organisation. "Nous n'avons pas surréagi", a-t-elle martelé, assurant que la maladie s'était juste "avérée beaucoup moins grave" que craint. Elle a par ailleurs argué que les données collectées sur le nombre de cas étaient largement sous-estimées et qu'il faudrait des années avant d'avoir une vision claire de l'étendue de la pandémie. Le monde a eu de la "chance", a-t-elle insisté appelant les pays à ne surtout pas baisser la garde.

Certes, le H1N1 n'est plus le virus dominant et se comporte désormais comme une grippe saisonnière, mais il peut toujours muter, a rappelé la responsable. "Les pandémies, comme les virus qui les provoquent, sont de nature imprévisible", a-t-elle averti.

AFP/VNA/CVN

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