"Aujourd'hui, le traitement dure toute la vie, il est difficile à suivre", note Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine 2008. Sans compter qu'il est coûteux. "La seule voie réaliste serait l'élimination du virus et la guérison", glisse Peter Piot, ancien directeur de l'Onusida. Mais il faut bien admettre, comme le dit Christine Rouzioux, professeur de virologie, qu' "on n'a pas les outils pour l'éradication du VIH", un rétrovirus qui s'attaque au système immunitaire.
On peut à tout le moins envisager de parvenir à une "guérison fonctionnelle", ou rémission : le virus toujours présent dans des réservoirs -moelle osseuse, tissus lymphoïdes...- ne se manifesterait pas et ne se reproduirait pas, et le patient "guéri" n'aurait plus besoin de prendre un traitement. C'est déjà le cas pour ceux qu'on appelle les "contrôleurs d'élite" (moins de 1% des séropositifs) qui ne prennent pas de traitement.
Réunis à l'occasion de la conférence scientifique internationale de l'Association internationale du sida (IAS), des chercheurs ont lancé "la déclaration de Rome", qui demande une accélération de la recherche. "Les récents progrès scientifiques dans la recherche sur le VIH ont conduit à une résurgence de l'intérêt et de l'optimisme, dans la perspective d'au moins une guérison fonctionnelle", souligne la déclaration.