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Une salle au 1er étage de l’hôtel Sarakawa est réservée à l'équipe rédactionnelle du Journal des 44es Assises de l’UPF. |
De belles excursions sont au programme des 44es Assises de l’UPF à Lomé. Elles sont réservées aux participants. Claude Maurin, journaliste et formateur français de l’ESJ-Pro, qui prend part aux travaux de l’UPF, pourrait en profiter pour découvrir le pays. Et pourtant, il ne part pas en promenade. Il reste toujours à l’hôtel Sarakawa où se déroulent les réunions. Pour animer une formation destinée à dix jeunes journalistes locaux. Il les fait travailler comme une véritable rédaction au service du Journal des 44es Assises de l’UPF.
«Durant quatre jours, on travaille ici comme dans une rédaction. Quand j’arrive le matin, avec l'équipe, je cherche des sujets. Puis, on les débat. Et ensuite, on rédige les articles. Une fois qu'ils sont corrigés par notre +rédacteur en chef+ Claude Maurin, on les envoie à l'impression», dit Ayivih Buemé Ajavon, un stagiaire.
La formation est destinée à dix jeunes journalistes togolais. |
«Notre formation consiste à fabriquer un journal avec des jeunes journalistes togolais comme nous l'avons fait l’année dernière lors des Assises à Dakar, au Sénégal. Le but est de concevoir une publication quotidienne dans des conditions réelles», explique Claude Maurin.
Un journal de quatre pages, trois numéros
Depuis le premier jour, Moïse Barandao, un stagiaire, et ses collègues travaillent de 08h00 à 22h00 à l’hôtel Sarakawa avec Claude Maurin. Une salle au 1er étage leur est réservée. Ces jeunes peuvent couvrir les différentes réunions de l’UPF pour en parler dans «leur journal» qui sortira trois numéros. Une publication de quatre pages, la Une et la dernière étant en couleur, les pages centrales en noir et blanc.
La Une du N°2 du Journal des 44es Assises de l’UPF. |
«D’abord, on aide à choisir les sujets pour faire des articles. Des portraits, des interviews ou des brèves. Ensuite, on initie à structurer, à s'organiser dans l'urgence du quotidien», précise Claude Maurin. «Ce qui est passionnant dans ce type de rencontre, c'est qu'on apprend tous les uns des autres». Claude Maurin est «ravi» de voir les jeunes Togolais aussi «motivés».
Les informations relatives aux Assises sont publiées dans les trois premières pages. «La dernière page présente aux participants les différentes facettes de la vie du pays d’accueil : sa culture, ses traditions, ses artistes, ses activités économiques…», indique-t-il.
Aux yeux de Moïse Barandao, «la formation est très intéressante pour nous». Elle permet aux jeunes Togolais d’acquérir des expériences tant dans l’élaboration des articles que dans la création et le montage d’un journal. «Nous avons la chance d'avoir un formateur français très expérimenté qui nous guide. Ainsi, nous apprenons des techniques et du savoir-faire journalistiques venus de France».
Ayivih Buemé Ajavon, un stagiaire de 30 ans. |
Pour Ayivih Buemé Ajavon, cette formation est une bonne occasion d’être en contact avec les professionnels des médias. «C’est aussi l’occasion pour nous de tisser des relations avec des personnes de différents horizons». Une possibilité pour lui, comme pour les autres stagiaires du journal, de prendre des contacts qui peuvent aider à trouver un emploi dans le métier qu’ils ont étudié à l’école.
La passion d'abord
Moïse Barandao et Ayivih Buemé Ajavon figurent parmi les meilleurs diplômés de l’Institut des Sciences de l’Information, de la Communication et des Arts (ISICA) à Lomé, l’unique école publique de journalisme du Togo. À 20 ans, Moïse est sorti de l’école il y a un an environ. «Les stagiaires de la formation de l’UPF étaient presque tous dans la même promotion de l’ISICA», informe-t-il. Sauf Ayivih, il a 30 ans. Et pourtant, tous les deux ne trouvent pas de travail.
Moïse Barandao : «C’est la passion du journalisme qui m'anime». |
D’après Moïse, beaucoup de jeunes Togolais ont suivi des formations de journalisme. Mais une fois sortis de l’école, une fois sur le terrain, ils ont dû abandonner leur rêve de devenir journalistes. «Ici, on n’a pas suffisamment d’outils et de moyens pour exercer ce métier. On manque de tout : appareil photo, caméra, enregistreur, ordinateur…». De tels équipements, on ne les trouve qu’à l’école. En raison de leur coût élevé, ils ne sont pas à la portée des habitants, surtout des jeunes.
Malgré tout, Moïse est déterminé à poursuivre son chemin. «Je veux suivre encore des formations de journalisme en master, voire en doctorat». Le garçon a une grande famille, où trois personnes étaient journalistes. Elles ont beaucoup évolué à partir de cette profession. «C’est la passion du journalisme qui m'anime», affirme-t-il. Résolu, il est sûr d'y parvenir «par la patience et le travail».
(De Lomé)