L'OMC réunie à Bali pour un quitte ou double

L'Organisation mondiale du commerce (OMC) se réunit le 3 décembre sur l'île indonésienne de Bali pour tenter d'arracher un accord sur la libéralisation des échanges, après une décennie de paralysie qui menace jusqu'à la pertinence même du groupement.

Ouverture de la conférence ministérielle de l'OMC le 3 décembre à Bali.

Après Cancun en 2003, Hong Kong en 2005 puis Genève en 2009 et 2011, l'OMC se retrouve lors d'une nouvelle conférence ministérielle à Bali pour tenter d'aboutir à un accord sur le programme de réduction des barrières au commerce mondial, lancé à Doha en 2001 mais resté depuis lettre morte.

La conférence ministérielle prend une nouvelle fois des allures de "réunion de la dernière chance", tant les discussions sont paralysées : malgré des mois de pré-négociations, aucun compromis n'a été atteint sur une ébauche d'accord qui aurait pu être soumis aux ministres à Bali, augurant mal du résultat.

Mais "l'enjeu" de Bali n'est "pas seulement une série de mesures pour doper l'économie mondiale", a averti le directeur général de l'OMC, Roberto Azevedo, dans une lettre ouverte publiée le 1er décembre dans le Wall Street Journal. Mais également "le rôle de l'OMC et du multilatéralisme".

Un nouvel échec à Bali pourrait bien sonner le glas des négociations multilatérales sur l'ouverture du commerce, à l'heure où se multiplient les traités régionaux, comme entre l'Union européenne et le Canada par exemple.

"Si nous échouons ici, les conséquences seraient graves", estime M. Azevedo, qui a déployé des efforts désespérés pour relancer le cycle de négociations dit "de Doha" et ainsi faire mieux que son prédécesseur français Pascal Lamy, à qui il a succédé en septembre.

"Nous ne devons pas oublier l'importance qu'un résultat tangible à Bali aurait sur notre foi dans le système multilatéral", a renchéri le 2 décembre le ministre indonésien du Commerce, Gita Wirjawan, président de la réunion ministérielle.

Et même si un accord ne représente que "5 à 10%" des objectifs de libéralisation du commerce mondial que l'OMC s'était fixée à Doha en 2001, cela resterait "infiniment mieux que ce que nous avons eu ces douze dernières années", a-t-il souligné.

Dans un nouvel appel lancé mardi matin 3 décembre, le ministre a appelé les 159 États-membres à "ne pas se laisser prendre en otage par les divergences entre les uns et les autres", dans une référence à l'épineuse question de la sécurité alimentaire, pierre d'achoppement des discussions.

Les 46 pays en développement du "G33" voudraient accroître leurs subventions aux produits agricoles afin d'aider leurs fermiers et nourrir à bas prix les plus pauvres, mais cela est actuellement sévèrement limité par l'OMC, car considéré comme une forme de dumping.

Le gouvernement indien, à la pointe de ce combat, a réitéré sa fermeté dans le domaine. "Nous ne pouvons plus permettre que les intérêts de nos paysans soient sacrifiés sur l'autel des ambitions mercantiles des riches", a déclaré le très combattif ministre indien du Commerce, Anand Sharma, cité le 2 décembre dans le presse indienne.

La possibilité d'un compromis avec l'Inde semble ainsi conditionner tout accord à Bali, poussant Roberto Azevedo à appeler à un sursaut "politique" quelques heures avant l'ouverture officielle de la réunion, à 15h00 locales (07h00 GMT). "C'est une question de volonté politique. La décision est entre les mains des ministres", a-t-il lancé.

AFP/VNA/CVN

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