Le calme se maintient en Grande-Bretagne, Cameron durcit le ton

Une semaine après le déclenchement des pires émeutes depuis des décennies en Grande-Bretagne, les grandes villes du pays restaient le 13 août sous haute surveillance policière alors que le calme semblait s'installer, et le gouvernement a appelé à la rescousse un super-flic new-yorkais.

Pour la 3e fois consécutive, aucun incident important n'a été rapporté dans la nuit, mais les forces de l'ordre, mobilisées en masse, restaient en état d'alerte, craignant que le week-end ne soit l'occasion de nouveaux dérapages entre matches de foot et soirées au pub arrosées.

Une manifestation de l'English Defence League (EDL), un mouvement d'extrême droite, a d'ailleurs été interdite près de Birmingham (centre).

Pas moins de 16.000 policiers sont toujours déployés rien qu'à Londres d'où sont parties les émeutes le 13 août dernier, après l'embrasement du quartier déshérité de Tottenham (Nord). Une veillée à la mémoire d'un père de famille tué lors d'une opération de police et dont la mort avait mis le feu aux poudres s'est déroulée dans le calme vendredi soir dans cet arrondissement.

Le match de la 1re journée du Championnat d'Angleterre entre Tottenham et Everton le 13 août après-midi a été reporté à la demande de la police, mais les neuf autres matches ont été maintenus. Comme ceux de 2e, 3e et 4e divisions anglaises prévus à Londres ce week-end.

La police a poursuivi sa contre-offensive : plus de 2.140 personnes ont déjà été interpellées, dont 1.271 dans la seule capitale. Les tribunaux, qui travaillent sans relâche, tiennent des audiences spéciales ce week-end pour faire face à l'afflux de suspects. Cinq personnes sont mortes au cours des émeutes.

Le 13 août, deux personnes ont été inculpées pour le meurtre de trois hommes qui avaient été fauchés par une voiture alors qu'ils tentaient de protéger leur quartier des pillards à Birmingham, dans le Centre de l'Angleterre.

À Londres, un homme de 26 ans a également été arrêté après la mort d'un homme tué par balle dans le quartier de Croydon, et un jeune de 22 ans, soupçonné du meurtre d'un sexagénaire à Ealing, dans l'ouest de la capitale, était en garde à vue.

Cameron prône la plus grande fermeté face aux émeutiers

Le Premier ministre conservateur, David Cameron, qui prône la manière forte face à des actes "criminels", a même souhaité que les fauteurs de troubles n'aient plus droit à un logement social. "Si vous vivez dans un logement social, vous profitez d'une maison à prix réduit et cela vous donne des responsabilités", a-t-il lancé.

Le conseil municipal de Wandsworth, dans le Sud de Londres, a d'ailleurs émis un avis d'expulsion contre un locataire dont le fils est soupçonné d'être un émeutier. La décision finale reviendra à un juge.

Pour éradiquer les troubles, M. Cameron a aussi demandé à l'ex-chef de la police new-yorkaise Bill Bratton de travailler comme consultant pour Scotland Yard et de lui faire partager son expérience dans la lutte contre les violences urbaines.

M. Straton, qui a également dirigé la police de Boston et celle de Los Angeles, théâtre d'émeutes en 1992, va participer à une série de réunions à l'automne avec ses homologues britanniques, notamment sur les gangs, pointés du doigt par le gouvernement britannique pour leur rôle dans les violences. Mais il a d'ores et déjà averti que la multiplication des interpellations n'était pas suffiiii a-t-il déclaré au New York Times. "Il va falloir beaucoup (...) de techniques et de stratégie de prévention."

Le ministre de l'Économie, George Osborne, a soutenu cette approche, estimant que l'important n'était pas de revenir sur les coupes budgétaires qui affectent la police, mais de se pencher sur les problèmes de fond.

AFP/VNA/CVN

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