L’incontournable pause-café du fika, un must de la vie suédoise

Les Français ont leur vin, les Anglais leur thé, les Suédois leur fika : une pause quotidienne autour d’un café et de viennoiseries, à laquelle ils s’adonnent consciencieusement à chaque âge de la vie.

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Les employés de la Fédération suédoise de handball lors d’une traditionnelle pause-café du fika, à Stockholm.

En Suède, le petit noir se boit à de multiples occasions, du petit-déjeuner au digestif. À eux seuls, les Suédois absorbent 1% de la consommation mondiale de café, ce sont les deuxièmes plus gros buveurs au monde après les Finlandais.

Impossible d’échapper à la pause fika. Ce moment sacré, souvent prévu à l’avance, a lieu en général en milieu de matinée et d’après-midi. Qu’on soit seul ou accompagné, chez soi ou dans un café, en pleine nature ou au bureau «la vie sans fika est inimaginable», résume un livre consacré au sujet («Fika : The Art of the Swedish Coffee Break», L’Art suédois de la pause-café) écrit par Anna Brones et Johanna Kindvall et publié en avril aux États-Unis. À la fois verbe et nom commun, le mot «fika» est apparu pour la première fois en 1913. Son origine est incertaine mais les Suédois s’accordent pour dire qu’il s’agit de l’argot de «kaffe» (prononcé «café»), dont les syllabes auraient été inversées pour donner «fe-ka» puis «fika».

La langue suédoise n’en est pas restée là et a décliné le mot à l’envi : être «fikasugen» signifie avoir envie d’un fika ; on parle d’un «fik» pour un café où est servi le fika ; les employés d’une entreprise se retrouvent dans la «fikarum» pour faire leur pause.

Plus largement, «la pause fika symbolise aussi l’art de prendre son temps», confie Mme Brones. «Aux États-Unis par exemple, on prend un café qu’on boit en route. Mais en Suède, on se pose, on profite du moment, c’est ce que les gens recherchent de plus en plus».

Favoriser l’efficacité au travail

Au travail, l’effet semble plutôt positif. «Les études montrent qu’une interruption dans le travail ne signifie pas qu’on fait moins. C’est plutôt le contraire», insiste Viveka Adelswärd, professeur émérite de communications à l’Université de Linköping. «L’efficacité au travail peut être favorisée par ces rencontres informelles».

Le fika, une coutume que l’on retrouve un peu partout en Suède.
Photo : AFP/VNA/CVN

Deux fois par jour, à 9h30 et à 14h30, les employés de la Fédération suédoise de handball se retrouvent ainsi dans la cuisine pour une quinzaine de minutes autour d’une tasse de café et de quelque chose à grignoter. Une coutume que l’on retrouve un peu partout en Suède, dans les entreprises publiques comme privées, même si certains employeurs choisissent de ne conserver qu’un fika hebdomadaire.

«Ça nous permet de parler de ce qu’on fait, les choses prennent forme et ça nous évite bien des réunions», se félicite le secrétaire général de la fédération de handball, Christer Thelin.

«Légalement, on a le droit à cinq minutes de pause par heure travaillée. Avec le fika, on rassemble ces cinq minutes en un quart d’heure, on assouvit notre besoin de café et on parle de tout : pas mal de boulot, mais aussi de l’actualité et un peu de nos vies personnelles», renchérit un collaborateur, Lasse Tjernberg.

Les étrangers sont souvent surpris quand ils se confrontent à cette tradition au bureau. «Lors de mon premier boulot (...) on me téléphonait cinq minutes avant la pause pour me rappeler de ne pas l’oublier, je trouvais que c’était un peu exagéré», se rappelle Audrey Lebioda, une Française de 37 ans, désormais convertie.

«Le fika déconcerte les gens qui viennent d’autres cultures, il attise leur curiosité, ils ne savent pas comment réagir», constate Sergio Guimaraes, porte-parole de l’Institut suédois qui promeut la Suède à l’étranger.

Mais ces dernières années, le rituel du fika a essaimé hors du pays. «La Suède est très à la mode en ce moment...», sourit Mme Brones. Des Suédois ou des suédophiles qui ont flairé la tendance des cafés «fika» ont ouvert de New York à Singapour, en passant par le Canada, l’Australie ou encore la Grande-Bretagne.

«Il y a un intérêt accru pour la nourriture suédoise», assure M. Guimaraes, lié selon lui à l’image d’authenticité et de nature qu’on associe à la Suède.

En outre, «le sucré tient une place particulière en Suède», relève-t-il. «On est l’un des rares pays à consacrer des journées à un gâteau ou une viennoiserie, que ce soit la +journée de la gaufre+ ou celle de la brioche à la cannelle...».

AFP/VNA/CVN

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