>>L'OMS donne le feu vert à un vaccin anti-COVID de plus
>>Coronavirus : le point sur la pandémie dans le monde
Des clients font la queue dans un café proposant des plats à emporter, le 2 novembre à Saint-Pétersbourg. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette quatrième vague "massive" sur le continent européen frappe tout particulièrement l'Allemagne, qui a battu jeudi 4 novembre son précédent record de contaminations quotidiennes datant de décembre 2020, avec 33.949 nouveaux cas en 24 heures.
"Nous sommes, de nouveau, à l'épicentre", a déploré le directeur de l'OMS Europe, Hans Kluge, au cours d'une conférence de presse en ligne.
"Le rythme actuel de transmission dans les 53 pays de la région européenne est très préoccupant (...). Si nous restons sur cette trajectoire, nous pourrions voir un autre demi-million de décès dus au COVID-19 dans la région d'ici à février", a-t-il mis en garde.
"Je pense que c'est un coup de semonce" pour le reste du monde car "beaucoup d'autres régions n'ont pas nécessairement" les mêmes moyens que l'Europe de faire face à une telle poussée de la pandémie, en termes de finances, d'accès à la vaccination ou de systèmes sanitaires, a noté Michael Ryan, le responsable des urgences à l'OMS.
Pour cette organisation internationale, l'augmentation des cas s'explique par la combinaison d'une couverture vaccinale insuffisante et d'un assouplissement des dispositifs mis en place contre le COVID.
Selon les données de l'OMS Europe, le nombre des hospitalisations liées au coronavirus a plus que doublé en une semaine.
Sauver près de 200.000 vies
Le seuil des cinq millions de morts provoquées par la pandémie depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre 2019 a été franchi lundi soir.
À elle seule, l'Europe en a enregistré plus d'1,4 million.
Le nombre des nouveaux cas par jour y est en hausse depuis près de six semaines consécutives et le nombre des morts supplémentaires en 24 heures est en hausse depuis un peu plus de sept semaines, avec environ 250.000 cas et 3.600 décès quotidiens, selon les données officielles par pays compilées par l'AFP.
La flambée actuelle est notamment portée par la Russie (8.162 morts ces sept derniers jours, +8% par rapport à la semaine précédente), l'Ukraine (3.819 morts, +1%) et la Roumanie (3.100 morts, +4%).
"La plupart des personnes hospitalisées et mourant du COVID-19 aujourd'hui, ne sont pas complètement vaccinées", a souligné M. Kluge.
En moyenne, d'après l'OMS, seuls 47% des habitants de la région, qui comprend les pays européens et plusieurs d'Asie centrale, ont reçu deux doses de vaccin.
Pour lutter contre la pandémie, l'organisation a appelé à poursuivre la vaccination, à utiliser massivement les masques et à pratiquer les mesures de distanciation sociale.
"Des projections fiables montrent que si nous parvenions à un taux d'utilisation de 95% des masques en Europe et en Asie centrale, nous pourrions sauver jusqu'à 188 000 vies sur le demi-million que nous risquons de perdre d'ici à février 2022", a noté M. Kluge.
Vacciner les salariés américains
Des messages sur le sol en différentes langues appelant à porter un masque, le 14 octobre à Berlin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En Allemagne, 19.702 cas quotidiens ont été enregistrés en moyenne sur les sept derniers jours, un chiffre qui n'avait pas été atteint depuis fin avril.
"La situation est grave", a commenté sur la chaîne publique de télévision ZDF, Helge Braun, le bras droit de la chancelière Angela Merkel.
La reprise de l'épidémie intervient en Allemagne dans un contexte politique compliqué, avec un gouvernement réduit depuis les dernières élections législatives à expédier les affaires courantes, en attendant qu'aboutissent des négociations en cours en vue de la formation d'une nouvelle coalition entre sociaux-démocrates, Verts et libéraux.
Le ministre de la Santé, Jens Spahn, a appelé l'ensemble des États régionaux, compétents pour les questions sanitaires, à durcir les règles pour les non-vaccinés en leur interdisant l'accès à certains lieux publics ou en exigeant un coûteux test PCR.
La situation est également préoccupante en Croatie, où le taux de vaccination contre le COVID-19 est un des plus bas dans l'Union européenne et qui a enregistré jeudi 4 novembre un nombre record de contaminations en une journée. Les autorités y ont "supplié" la population de se faire vacciner.
En Autriche, la ville de Vienne va interdire l'accès des personnes non-vaccinées ou sans anticorps aux restaurants et aux salons de coiffure.
Dans le même temps, aux États-Unis, le gouvernement a annoncé jeudi 4 novembre que des dizaines de millions de salariés devraient être vaccinés contre le COVID-19 d'ici au 4 janvier, sous peine de devoir se soumettre à des tests très réguliers.
Plus au sud, en Colombie, un certificat de vaccination contre le COVID-19 sera exigé à compter du 16 novembre pour l'entrée dans les bars, les restaurants et les manifestations sportives ou culturelles.
Espoir considérable pour soulager les services hospitaliers, le Royaume-Uni est devenu jeudi 4 novembre le premier pays à autoriser le molnupiravir, un traitement du laboratoire américain Merck considéré comme un outil crucial dans la lutte contre la pandémie.
AFP/VNA/CVN