>>États-Unis : le COVID-19 a tué plus de personnes que le VIH/SIDA en 40 ans
>>États-Unis : "L'endroit le plus sûr au monde" ? Le Vermont, champion de la vaccination
Joe Biden à la Maison Blanche le 3 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette obligation vaccinale, qui concerne les employés des entreprises de plus de 100 personnes, les travailleurs du monde médical et les salariés des sous-traitants d'agences fédérales, est l'une des mesures les plus radicales prise par le gouvernement américain pour tenter d'endiguer l'épidémie qui mine la reprise économique.
À compter du 4 janvier 2022, les employés devront soit avoir reçu leur dernière dose de vaccin, soit commencer à se soumettre à au moins un test par semaine.
"La vaccination est le meilleur moyen de sortir de cette pandémie", a commenté le président américain Joe Biden dans un communiqué, assurant qu'il aurait "préféré éviter cette obligation, (mais) trop de personnes restent non vaccinées pour que nous puissions en sortir définitivement".
Joe Biden avait dévoilé cette mesure, censée toucher plus des deux-tiers de la main d'oeuvre du pays, en septembre, lors d'un discours à la Maison Blanche.
"La vaccination est le moyen le plus efficace de protéger les travailleurs contre ce virus mortel", a insisté le secrétaire au Travail, Marty Walsh jeudi matin 4 novembre, lors d'une conférence de presse téléphonique.
Tollé dans l'opposition républicaine
Mais au pays des libertés individuelles, la mesure provoque un tollé dans l'opposition républicaine.
Convaincre les adultes réticents de recevoir le vaccin n'est pas une mince affaire, d'autant que plusieurs États américains, dont le Texas, ont d'ores et déjà interdit les obligations vaccinales sur leur sol.
Mais la Maison Blanche a prévenu que cette nouvelle obligation prévaut sur toute règle prise par un État ou une collectivité locale, "y compris les lois qui interdisent ou limitent le pouvoir d'un employeur d'exiger la vaccination, des masques ou des tests".
"Le fait est que les obligations vaccinales fonctionnent", a balayé un haut-responsable américain, prédisant qu'elles "conduiraient des millions d'Américains à se faire vacciner".
Plusieurs grands groupes américains, dont le géant de la viande Tyson Foods ou la compagnie aérienne United Airlines, avaient déjà préparé le terrain en imposant dès fin septembre ces obligations à leurs employés.
Une personne se fait vacciner contre le COVID-19 dans un centre médical de Los Angeles, aux États-Unis, le 23 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Joe Biden a assuré qu'"il n'y a pas eu de +licenciements de masse+ ni de pénurie de travailleurs provoquées par les obligations vaccinales".
"Les employeurs qui ont mis en œuvre des programmes de vaccination sur leur lieu de travail connaissent, pour la plupart, un succès incroyable de plus de 95% des travailleurs en règle avec l'obligation vaccinale", a souligné le secrétaire au Travail adjoint Jim Frederick, lors d'une conférence de presse téléphonique jeudi 4 novembre.
Cela deviendra, selon lui, "la norme dans le grande majorité des lieux de travail qui appliquent une obligation vaccinale".
Jusqu'à 136.000 USD d'amende
Et pour les réfractaires au vaccin et aux tests réguliers, à charge pour l'employeur de prendre les mesures qu'il jugera adéquates, la loi "n'empêche pas les employeurs d'utiliser des mesures disciplinaires", a-t-il souligné.
Côté entreprises, celles qui seraient tentées de ne pas faire appliquer la loi s'exposent à une amende allant de 13.000 à 136.000 USD, a détaillé M. Frederick, mais "nous savons que la grande majorité des lieux de travail seront en règle".
Par ailleurs, le seuil de 100 employés a été choisi car ces entreprises "ont la capacité administrative de mettre en œuvre correctement" cette mesure, a-t-il encore souligné. Mais l'obligation pourrait être étendue aux entreprises plus petites, une consultation étant en cours, a précisé la responsable juridique du ministère, Seema Nanda.
Dans un sondage publié le mois dernier par la Society for Human Resource Management, cependant, 90% des employeurs interrogés estimaient qu'il était difficile d'appliquer cette obligation vaccinale.
Alimentée depuis l'été par le variant Delta, la pandémie a déjà fait 750.000 morts aux États-Unis.
Le président Biden, élu à la tête de la première puissance économique mondiale il y a presque un an jour pour jour, a fait de la lutte contre le COVID-19 un des marqueurs de sa présidence.
Mais la campagne de vaccination américaine menée tambour battant s'est essoufflée, relançant les taux de contamination et freinant en partie la reprise économique.
AFP/VNA/CVN