L'Europe cherche à mieux s'armer face aux crises

Les dirigeants européens se retrouvaient le 16 décembre pour un sommet destiné à doter la zone euro des moyens de résister durablement aux crises financières, mais ils restent divisés sur les réponses au terme d'une année marquée par le sauvetage de la Grèce et de l'Irlande.

La réunion des chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne (UE), la septième de l'année, s'ouvre vers 17h00 (16h00 GMT). Elle s'achèvera aujourd'hui. "Je voudrais que l'Europe aujourd'hui et demain prouve sa volonté de tout faire pour assurer la stabilité financière de la zone euro", a souligné hier le chef de file des ministres des Finances de l'Union monétaire, Jean-Claude Juncker.

La chancelière allemande, Angela Merkel, a, elle, appelé les dirigeants à afficher leur "détermination" pour rétablir la confiance en l'euro.

Concrètement, la réunion doit permettre d'engager un changement limité du traité en vigueur en Europe pour créer un mécanisme permanent de solidarité financière pour la zone euro.

Ce changement d'un texte, pourtant en vigueur depuis seulement un an, est une condition posée par l'Allemagne pour accepter de pérenniser un Fonds de secours en faveur des pays en difficulté.

Berlin redoute à défaut de se faire sanctionner par sa Cour constitutionnelle, le traité actuel interdisant en principe qu'un pays de la zone euro soit sauvé par ses partenaires de la banqueroute. Un passage du traité, l'article 136 sur le fonctionnement de la zone euro, sera dans ce but élargi l'an prochain.

Tous espèrent que le changement sera suffisamment circonscrit pour éviter d'en passer pour l'approuver par des référendums nationaux, toujours risqués politiquement.

Lors du sommet, les dirigeants devraient aussi poser des jalons pour finaliser les contours du futur mécanisme.

Échaudée par la crise grecque au printemps, l'Europe a mis en place un Fonds de stabilité de la zone euro doté de 440 milliards de garanties des États, qui expirera mi-2013, dans le cadre d'un dispositif plus large de 750 milliards d'euros au total, en incluant le Fonds monétaire international (FMI) et l'UE.

Il a été décidé de mettre en place un dispositif permanent, qui lui succèdera, pour rassurer les marchés sur la capacité de réaction de la zone euro.

Principale nouveauté : les banques et fonds privés détenteurs de dette publique pourront contribuer au sauvetage d'un pays en faillite, au cas par cas.

Pour éviter une contagion de la crise de la dette, certains responsables veulent aussi aller plus loin. Mais les Européens restent divisés notamment sur l'opportunité d'augmenter les ressources du Fonds de soutien actuel, comme les moyens de celui appelé à lui succéder.

Certains responsables européens, au premier rang desquels le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, veulent, de leur côté, créer des "euro-obligations", des emprunts d'État communs pour mutualiser les risques entre pays.

Mais l'Allemagne, qui jouit de la plus grande crédibilité sur les marchés obligataires, ne veut pas en entendre parler. Mme Merkel a répété son opposition à cette idée avant le sommet. Et la France estime qu'il est trop tôt pour en discuter.

AFP/VNA/CVN

(17/12/2110)

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